La France met en échec la taxe sur les transactions financières

Le « compromis » proposé par la France sur la taxe sur les transactions financières a mené à l’échec l’accord prévu ce mardi 9 décembre entre les onze États membres concernés. Les ONG Aides, Coalition PLUS, Oxfam France et Attac France en appellent à François Hollande.

Thierry Brun  • 9 décembre 2014 abonné·es
La France met en échec la taxe sur les transactions financières
© Photo: Pierre Moscovici et Michel Sapin se congratulent au sommet Ecofin à Bruxelles, le 9 décembre 2014 (EMMANUEL DUNAND / AFP).

Les onze pays de la zone euro concernés par le projet de taxe sur les transactions financières (TTF) ne sont pas parvenus à se mettre d’accord lors de la réunion des ministres des Finances européens à Bruxelles (conseil Ecofin), le 9 décembre, qui devait avaliser le projet porté par la France et l’Allemagne, mais rejeté par le Royaume-Uni.

Dans un communiqué, les ONG Aides, Coalition PLUS, Oxfam France et Attac France ont déclaré être « sidérées de constater que la France est prête à se priver de milliards d’euros de recettes supplémentaires par an afin de protéger les privilèges du lobby financier. Car Michel Sapin (ministre des Finances), en dévoilant la position française le mois dernier, s’est fait officiellement l’avocat personnel des grandes banques françaises, ce que les associations craignaient depuis déjà longtemps » .

Pour ces ONG, c’est un camouflet pour la France : « le soi-disant « compromis » de taxe sur les transactions financières proposé par le ministre des Finances français a abouti à un échec des négociations. L’accord sur une première phase de la taxe sur les transactions financières, qui devait être décidé lors de ce dernier conseil des ministres européens des Finances de l’année, n’aura donc pas été possible » .

Une taxe sur les transactions financières devait être mise en place en janvier 2016, mais les onze pays engagés dans ce processus « n’ont même pas réussi à fixer un nouveau calendrier de négociations, désormais au point mort » . Aides, Coalition PLUS, Oxfam France et Attac France demandent à François Hollande « de reprendre le dossier en main et de négocier avec ses 10 homologues qui appellent, eux, à un accord qui frapperait réellement la spéculation financière et dégagerait des recettes massives pour les urgences sociales et la solidarité internationale » .

Pour aller plus loin…

Budget : le cadeau d’un milliard d’euros du gouvernement au patronat
Budget 4 novembre 2025 abonné·es

Budget : le cadeau d’un milliard d’euros du gouvernement au patronat

En proposant, une nouvelle fois, de fixer à 1,6 milliard d’euros le transfert de la branche accident du travail/maladie professionnelle (AT-MP) à la branche générale de la Sécu, le gouvernement offre un discret mais très coûteux cadeau au patronat… au détriment de la collectivité.
Par Pierre Jequier-Zalc
« Ce n’est pas le ‘grand soir’, mais nous voulons changer la vie des gens »
Entretien 4 novembre 2025 abonné·es

« Ce n’est pas le ‘grand soir’, mais nous voulons changer la vie des gens »

La députée Sandrine Runel défend la ligne des socialistes sur le budget de la Sécu, affirme vouloir continuer de négocier avec le gouvernement et attaque les « postures » des insoumis.
Par Lucas Sarafian
Sécurité sociale : le musée des horreurs du gouvernement
Austérité 4 novembre 2025

Sécurité sociale : le musée des horreurs du gouvernement

Si le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été rejeté en commission des Affaires sociales, les débats en séance pourraient ressusciter certaines mesures éruptives. Attention, la troisième va vous surprendre !
Par Lucas Sarafian
Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »
Reportage 3 novembre 2025 abonné·es

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »

Au nord de Belem où se tient la COP 30, l’archipel du Bailique est en train de disparaître, victime de l’érosion des terres et de la salinisation de l’eau. Une catastrophe environnementale et sociale : les habitant·es désespèrent de pouvoir continuer à habiter leurs terres.
Par Giovanni Simone et Anne Paq