Zélium en kiosque : pari tenu

Jean-Claude Renard  • 12 décembre 2014 abonné·es
Zélium en kiosque : pari tenu

« L’usage du flashball n’a qu’un but** , rappeler que si nous avons deux yeux, c’est quand même du luxe et que, franchement, un seul suffit bien pour apprécier le monde moche qui s’offre à nous. Le jet de grenades est aussi effectué pour le bien des Français, permettant de jauger les vraies réalités vraies : pour un mort de rien du tout, combien sommes-nous de survivants ? »*

Tel est le préambule à ce nouveau numéro de Zélium , articulé autour des violences policières. Le titre revient donc en kiosque ! Promesse tenue, après que l’équipage avait lancé à la mi-septembre, une campagne de dons pour financer la réalisation et la fabrication de ses deux prochains numéros.

Ce nouvel opus de 52 pages se veut donc un « numéro spécial ordre et sécurité », entre enquêtes, reportages, chroniques, fictions, caricatures (féroces), dessins (acerbes) et bandes dessinées. On y lit le bilan en nombre de morts de la police dans les 40 dernières années (à l’occasion, on appelle ça « une bavure » ), la technique, ou plutôt la stratégie de l’outrage et de la rébellion, une définition (lettre à l’appui du Petit Robert ), un retour sur le barrage de Sivens, sous forme de BD, l’aménagement urbain comme auxiliaire de la machine sécuritaire, un docu-fiction sur le voisinage de surveillance (bref, une milice), l’art de cafter à la CAF, les souvenirs d’un troufion invité à traquer « l’ennemi intérieur » dans les gares parisiennes, un entretien avec Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action Directe, 28 ans de prison au compteur, ou encore un focus sur Robocop, le film de Paul Verhoeven (1987), politique et prémonitoire. Un numéro particulièrement dense, drôle aussi, jubilatoire ; d’un noir cinglant, et en couleur.

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