Argentine : Les disparus de la démocratie
Trois mois après le massacre de quarante-trois étudiants au Mexique, d’autres voix s’élèvent en Amérique latine pour dénoncer les crimes impunis de la police d’État. Correspondance à Buenos Aires, Soizic Bonvarlet.
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C’est une nuit chaude et humide, typique de l’été austral. Ils sont une soixantaine à avoir répondu à l’invitation des proches de Luciano sur Facebook : un dîner solidaire en faveur de la lutte pour la vérité. Luciano Arruga n’avait que 16 ans quand il a disparu le 31 janvier 2009, pour ne réapparaître que le 17 octobre 2014. Des retrouvailles que ses proches, au moins aux premiers temps de l’absence, quand l’espoir tenait encore sa place, avaient imaginées différentes.
Dans le local du centre culturel du quartier de La Paternal, à Buenos Aires, en ce dimanche soir, les invités commandent des bières au bar, la pizza est à volonté. L’ambiance est festive, un groupe égrène des chansons en forme d’appels à la justice. Placardés au mur, le portrait de Luciano et celui de Facundo Rivera Alegre, réunis sous la même bannière : « Certains d’entre nous ne reviendront jamais. » Car, si Luciano est devenu un symbole, il ne serait qu’un exemple parmi d’autres de la violence policière « ordinaire » qui frappe en particulier les jeunes des quartiers pauvres. Si ce cas précis n’est pas passé inaperçu, c’est en raison
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