Attentat : Rioufol ouvre le bal des « dérapages »

Pauline Graulle  • 8 janvier 2015 abonné·es
Attentat : Rioufol ouvre le bal des « dérapages »
© Photo: Ivan Rioufol (BERTRAND GUAY / AFP)

Une Rokhaya Diallo en larmes, une Laurence Parisot, ex-patronne du Medef d’un étonnant bon sens, et un Ivan Rioufol plus stupide que jamais… C’est la scène surréaliste (repérée par le site Ozap) à laquelle ont assisté les auditeurs de RTL, hier en fin d’après-midi.
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_ Autour de Marc-Olivier Fogiel, l’éditorialiste ultra-droitier Ivan Rioufol demande, à l’antenne, à Rokhaya Diallo, qui n’a jamais caché d’être de confession musulmane, de se désolidariser de l’attentat. « Qu’on somme les Musulmans de se désolidariser d’un acte qui n’a rien d’humain, oui, effectivement, je me sens visée, j’ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés » , répond Diallo.
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_ Le ton monte, les éclats de voix se multiplient. « Je suis extrêmement choquée » , réplique Diallo à Rioufol, qui doute de sa « désolidarisation » (sic). « Vous vous exprimez en tant que catholique ? Qu’est-ce que ça veut dire ! » s’exclame Laurence Parisot. « Pourquoi voulez-vous que Rokhaya Diallo s’exprime en tant que musulmane : vous vous exprimez en tant que citoyen, elle s’exprime en tant que citoyenne » , rebondit Fogiel. L’un de ses collègues rappellera un peu plus tard que les condamnations unanimes des responsables musulmans n’ont pas tardé après l’attentat. « Vous mettez de l’huile sur le feu d’une manière indigne à un moment inacceptable » , reprend Parisot. « C’est pas moi qui met de l’huile sur le feu » , jappe Rioufol.
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_ Une coupure pub plus tard , Rokhaya Diallo sanglote dans les studios. « Ce sont vos propos qui ont déclenché ces larmes » , précise Fogiel aux auditeurs, en désignant Rioufol. « C’est la colère qui parle. Nous sommes en guerre aujourd’hui » , s’enfonce ce dernier… Non, nous ne sommes pas en guerre. Et si quelques lâches assassins de la liberté veulent nous y plonger, le bloc-notiste du Figaro a montré hier soir, au moment où des dizaines de milliers de personnes ne rêvaient que de fraternité, que notre pays compte aussi, hélas, des fous furieux prêts à les suivre dans leur sinistre projet. Un piège à conjurer de toute force.

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