Un appel contre la corruption

Conflits d’intérêts et prix du médicament sont au cœur d’un appel pour une « opération mains propres » dans le secteur de la santé.

Thierry Brun  • 8 janvier 2015 abonné·es

Voilà qui devrait alerter le gouvernement qui a présenté son projet de loi sur la santé en octobre dernier. Plusieurs parlementaires EELV, des professeurs de médecine et des représentants associatifs luttant contre la corruption et pour une égalité dans l’accès aux soins ont lancé un appel pour une « opération mains propres » sur la santé [^2]. Les signataires, dont la députée européenne EELV Michèle Rivasi, Irène Frachon, qui a révélé le scandale du Mediator, et Serge Rader, pharmacien lanceur d’alerte, ont publié les situations de « conflits d’intérêts patentés des anciens ministres, conseillers ministériels, hauts fonctionnaires et associations du secteur de la santé », ainsi qu’une étude comparative sur les prix du médicament en France et en Italie.

À l’origine de l’appel, le scandale de la surfacturation du Sovaldi, un médicament innovant contre l’hépatite C chronique de l’adulte, « 256 fois son prix de revient. Or, en y incluant la recherche, ce prix est à l’évidence au moins dix fois plus élevé que le coût total », relèvent les signataires, qui assurent qu’en luttant contre la surconsommation et la surfacturation de médicaments, « l’assurance maladie pourrait réaliser au moins 10 milliards d’économies, c’est-à-dire annuler son déficit chronique et ce sans dommage pour la santé publique ». Les auteurs de l’appel proposent de réformer en profondeur la politique du médicament. En l’absence d’une telle réforme, l’appel craint « une privatisation rampante du système de santé publique ».

[^2]: Lire l’appel sur le site de Michèle Rivasi : www.michele-rivasi.eu/medias/appel-pour-une-operation-mains-propres-sur-la-sante

Société Santé
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