Bouturer ses plantes

Du clonage simple et économique, bio et éthique.

Claude-Marie Vadrot  • 16 avril 2015 abonné·es

Que faire ?

Garnir son jardin, sa terrasse ou son balcon de nouvelles espèces de plantes, voire d’arbres, provenant de ceux que l’on possède et que l’on apprécie déjà : cette technique s’appelle le bouturage. Il s’agit de multiplier des végétaux en les clonant, mais sans avoir recours à un quelconque artifice chimique. Jusqu’en juin, c’est le bon moment pour de nombreuses espèces, car la sève printanière est en train de monter sous le double effet du printemps et de la hausse des températures. Cette méthode permet de retrouver toutes les caractéristiques de la plante mère. Et la technique est à la portée de tous : il suffit de couper un morceau de tige ou de branche d’une quinzaine de centimètres avec un sécateur préalablement désinfecté à l’alcool pour éviter de transmettre bactéries ou maladies. Le morceau doit être de préférence sectionné sous un nœud ou à l’amorce d’un bourgeon, un endroit favorable à l’apparition rapide de racines. Ensuite, on enlève les feuilles, ou on les coupe en deux, en conservant celles qui se trouvent en haut du rameau et en supprimant un éventuel bourgeon terminal, car il « pomperait » la sève aux dépens de la formation de racines. Il est également possible de saupoudrer l’extrémité de la bouture qui sera enterrée avec une hormone de croissance, en vente dans les jardineries. Il ne reste plus qu’à enfoncer le rameau sur au moins la moitié de sa hauteur dans un pot en terre rempli d’un mélange de terreau et de sable. Enfin, positionner sur la bouture une bouteille en plastique dont le fond a été découpé et arroser régulièrement jusqu’à l’apparition de nouvelles feuilles. Et replanter au jardin ou dans un autre pot. Sont faciles à bouturer : le forsythia, le chrysanthème, la menthe, le cassissier, le groseillier, le dahlia, le géranium, l’hortensia, le lilas, le rosier, les clématites, le chèvrefeuille, la lavande et le laurier-sauce. Liste non exhaustive à laquelle on peut ajouter le saule. Même possibilité avec un cognassier, un érable, un figuier ou un rosier. En hiver, on bouture aussi des marronniers, des aulnes ou des peupliers.

Pourquoi ?

Bouturer soi-même plantes et arbres permet d’éviter l’achat dans les boutiques et les jardineries d’espèces dopées aux engrais, voire aux retardateurs de croissance, souvent conservées trop longtemps dans des pots en plastique, à l’intérieur desquels les racines s’enroulent. Autant de procédés qui provoquent souvent leur extinction après quelques mois ou tout au plus une année. Autre avantage, les économies réalisées au vu des prix en augmentation des plantes et des arbres. Couper des branches d’un pied de tomates pour les repiquer permet ainsi d’augmenter sa récolte sans se ruiner. Et le bouturage est la méthode idéale pour concevoir une haie ou une bordure dont tous les éléments auront la même vigueur. Du clonage simple et économique, bio et éthique.

Comment ?

On trouvera des conseils sur : www.jardiner-malin.fr www.rustica.fr, www.aujardin.info, www.gerbeaud.com

Le geste utile
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