Fabien Chalandon répond à Politis

À la suite de l’article « Du côté de la place Vendôme », paru dans Politis n° 1343, nous avons reçu de M. Fabien Chalandon le droit de réponse suivant.

Politis  • 9 avril 2015 abonné·es

«Jean-Claude Renard écrit dans son article du 5 mars 2015 ceci : “En 2008, Mme Dati demande la clôture des investigations judiciaires dans une affaire impliquant Fabien Chalandon, fils de son mentor…” Ceci est complètement faux. La demande de clôture des investigations de Mme Dati, à laquelle il est fait allusion, figure sous forme d’annotations manuscrites apposées le 25 juillet 2008 par Mme Dati, alors ministre de la Justice, sur une lettre du 21 juillet 2008 qu’elle a reçue et retournée à son envoyeur, Mme Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur. Or, à cette date, il n’existe aucune investigation judiciaire “dans une affaire impliquant Fabien Chalandon”, ce dernier n’ayant été mis en cause que le 1er juillet 2010, comme abondamment rapporté par la presse de l’époque, alors que Mme Dati avait quitté le gouvernement le 23 juin 2009. Il est donc mensonger d’affirmer que Mme Dati avait demandé en juillet 2008 la clôture des investigations dans une affaire m’impliquant deux ans après. Il est encore plus déloyal de légitimer une pareille intervention par cette qualification inutilement humiliante de “fils de son mentor”, cette relation particulière présumée de mentor se rapportant à des faits vieux déjà de plus de vingt ans… Cette impossibilité chronologique qu’une simple vérification permettait de déceler facilement ne pouvait échapper à M. Renard, dès lors que cette lettre, déjà partiellement publiée par le Parisien le 13 mai 2010, faisait bien apparaître, dans sa version annotée, la date du 21 juillet 2008, telle que rapportée par le Canard enchaîné le 13 octobre 2010. Dès lors que ces publications, qui avaient alors provoqué une large médiatisation comme un grand retentissement, sont, avec les très nombreuses reprises par d’autres journaux, intégralement conservées par l’Internet même aujourd’hui, il est manifeste que M. Renard n’a pas validé, vérifié et recoupé l’information mensongère rapportée, et ce faisant a violé les principes déontologiques de son métier, comme pris ses fantasmes pour des réalités, pour me nuire. Pour répondre à ma mise en cause, j’ai déposé une plainte pénale avec constitution de partie civile le 9 janvier 2014, et je vous renvoie à mon blog sur fabienchalandon.blogspot.fr pour apprécier ma déclaration publique et la dépêche de l’AFP correspondante du 29 avril 2014. Cette plainte fait l’objet depuis peu d’une instruction pénale, à laquelle j’ai réservé la totalité des faits la justifiant. Malgré un véritable lynchage médiatique entre 2010 et 2011, qui m’a porté un préjudice considérable, j’ai conservé depuis quatre ans le silence, non sans mal, dans l’attente de faire toute la lumière sur ces agissements, en réunir les preuves matérielles et intentionnelles, et m’assurer que cette plainte soit déposée et prospère. Dorénavant, je ne laisse rien passer, de quiconque, et particulièrement ce type d’article diffamateur. »

Fabien Chalandon

Idées
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