Aux origines de « Rosetta »

Un retour magistral sur le film des frères Dardenne.

Jean-Claude Renard  • 13 mai 2015 abonné·es

«Quand on a trouvé Émilie, on a trouvé le film. » Tel est le constat a posteriori de Luc Dardenne sur Émilie Dequenne, endossant le rôle-titre de Rosetta en 1998. « Ce n’était pas glamour pour un premier rôle ! », confie l’actrice, dix-sept ans après, à la documentariste Auberi Edler. De fait, Rosetta est « l’histoire d’une exclue de la société qui ne tient que par son travail », relève Luc Dardenne, jusqu’à ce qu’elle perde son emploi. « C’est un personnage de guerre dans un film de guerre », entraînant le spectateur dans sa rage « sans lui donner le temps d’un recul », renchérit Jean-Pierre Dardenne, ni même un peu d’air dans le ciel lourd d’un bassin sidérurgique en Belgique. Interrogeant les protagonistes du film : les frères Dardenne, Émilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet, ou encore Benoît Dervaux, le cadreur, Il était une fois… Rosetta revient aux sources du film et à son tournage.

En livrant quelques coulisses du film, sobrement, la réalisatrice dessine le tableau du cinéma des frères Dardenne, revendiquant une inspiration qui s’inscrit « dans une tradition ouvrière de lutte, de combat, d’émancipation », et pour qui « la classe ouvrière est un rêve, un rêve universel ». De quoi tenir au collet « un cinéma du renoncement, un cinéma [qui] descend de son socle, à hauteur d’homme », commente leur cadreur.

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