Sélection Cannes 2015 : La mère, l’amour, la terre

De l’Arménie à vocation universelle de Robert Guédiguian au Portugal ancestral filmé par João Pedro Plácido, suite de notre « Journal de Cannes ».

Christophe Kantcheff  • 27 mai 2015 abonné·es
Sélection Cannes 2015 : La mère, l’amour, la terre
© Photo : DR
Une histoire de fou,

de Robert Guédiguian

Séance spéciale Qu’est-ce que l’Arménie de Robert Guédiguian ? Précisons la question : l’Arménie non pas vue par le cinéaste – ce qui était l’objet d’un précédent film, le Voyage en Arménie  (2006) –, mais l’Arménie qu’il porte en lui. Sa part arménienne intime – celle qui le fait héritier d’un « peuple génocidé », rappelle-t-il toujours, tandis que par sa mère, allemande, il est lié à une nation génocidaire. Une histoire de fou apporte une double réponse à cette question. La première tient tout simplement dans l’existence même de ce film : l’arménité du cinéaste est source de création. Pendant longtemps, Robert Guédiguian ignorait (ou feignait d’ignorer) celle-ci, qui par conséquent ne transparaissait pas dans son cinéma. Aujourd’hui, c’est le deuxième film qu’il signe en s’appuyant sur cette identité. La seconde réponse porte précisément sur la manière de vivre son arménité, de la revendiquer. Au vu de l’œuvre du cinéaste, on ne sera pas étonné qu’ Une histoire de fou en propose une vision ouverte. Et cette vision ne pouvait pas être plus claire qu’exposée à partir de circonstances critiques. D’où le choix de situer Une histoire de fou à deux périodes clés durant lesquelles des Arméniens ont commis des attentats afin de faire connaître et reconnaître le génocide subi

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Cinéma
Temps de lecture : 8 minutes