Traité transatlantique : Passage en force de la Commission

La Commission européenne veut faire aboutir la procédure d’arbitrage du traité transatlantique.

Thierry Brun  • 13 mai 2015 abonné·es

La Commission européenne manœuvre pour obtenir un blanc-seing du Parlement européen et des ministres du Commerce autour des très controversés mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS, en anglais). Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, a présenté le 6 mai une proposition pour améliorer ces procédures d’arbitrage, qui sont intégrées dans un des volets du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP/Tafta) entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis, en cours de négociation.

Quatre mois après la publication des résultats de la consultation publique indiquant que 97 % des réponses sont hostiles à la présence de cette procédure d’arbitrage dans le futur accord, l’accueil des parlementaires et des ONG opposés au traité reste mitigé. Cecilia Malmström a certes avancé quelques pistes allant dans la bonne direction, comme le renforcement des garanties du droit des États à réguler et la création d’un mécanisme d’appel, mais sans vraiment convaincre. « Aucune des propositions ne répond aux enjeux soulevés lors de la consultation publique par les citoyens et un nombre croissant d’experts du droit », a réagi l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec). Opposé à cet accord, le député européen EELV Yannick Jadot a dénoncé « le flou complet » de cette proposition. Le Parlement européen a, de son côté, décidé de ne pas attendre la fin des négociations pour se prononcer. Les parlementaires s’exprimeront dès le mois de juin, lors d’une session plénière, soit quelques mois avant la ratification par le Parlement de Strasbourg d’un accord entre l’UE et le Canada, lequel contient, lui aussi, un mécanisme d’arbitrage non révisable…

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Gen Z : l’internationale contestataire
Monde 17 octobre 2025 abonné·es

Gen Z : l’internationale contestataire

Comme en 1968, une jeunesse mondiale se lève à nouveau, connectée, inventive et révoltée. De Rabat à Katmandou, de Lima à Manille, la « Gen Z » exprime sa colère contre la corruption, les inégalités et la destruction de l’environnement.
Par Olivier Doubre
GenZ 212 : la jeunesse marocaine en révolte
Jeunesse 17 octobre 2025 abonné·es

GenZ 212 : la jeunesse marocaine en révolte

Depuis deux semaines, le Maroc est secoué par un mouvement social inédit, porté par la jeunesse qui s’est dénommée « GenZ 212 », révoltée par l’effondrement des services publics. Confrontée à une répression brutale et à une réponse décevante du roi ce vendredi 10 octobre, le mouvement se situe à un tournant.
Par Embarek Foufa
À Madagascar, après la destitution du président, les nouveaux défis de la Gen Z
Analyse 17 octobre 2025

À Madagascar, après la destitution du président, les nouveaux défis de la Gen Z

La destitution du président Andry Rajoelina a été célébrée comme une victoire par le mouvement Gen Z Madagascar ce mardi. Mais un nouveau combat se présente à la jeunesse après la prise de pouvoir par des militaires et le risque de phagocytage de la lutte.
Par Orlando Vinson
« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »
Entretien 13 octobre 2025 abonné·es

« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »

Alors que la libération des otages et des prisonniers a commencé à Gaza et en Israël lundi 13 octobre, Laetitia Bucaille, autrice de Gaza, quel avenir (Stock, 2025), décrypte la possibilité d’un débouché politique palestinien.
Par Olivier Doubre et Hugo Boursier