Transition énergétique : Retour aux fondamentaux

Les députés reviennent à leur projet de loi de transition énergétique initial.

Patrick Piro  • 27 mai 2015 abonné·es

Les sénateurs avaient largement dénaturé le texte de loi sur la transition énergétique, les députés ont adopté en seconde lecture, mardi dernier, une version qui en rétablit les fondamentaux touchés : la division par deux des consommations d’énergie d’ici à 2050, avec passage par une réduction de 20 % en 2030, et surtout la réduction de la part du nucléaire à 50 % en 2025 avec plafonnement du parc installé à 63,2 gigawatts (puissance actuelle), ce qui signifie qu’il faudra fermer une centrale (Fessenheim ?) si l’on raccorde un jour l’EPR de Flamanville. Les députés ont cependant gardé des améliorations apportées par le Sénat : l’obligation de rénovation énergétique des bâtiments énergivores est étendue à tout le parc privé résidentiel, et dès 2025 (au lieu de 2030). Au chapitre du transport, le plus faible, le texte oblige désormais le gouvernement à établir une stratégie de « mobilité propre », au-delà de la promotion du véhicule électrique, chère à Ségolène Royal.

L’Assemblée nationale a aussi incorporé des amendements anti-gaspillage obligeant les distributeurs d’alimentation à valoriser leurs invendus au lieu de les jeter après les avoir parfois aspergés d’eau de Javel pour les rendre inconsommables. Enfin (première mondiale), les investisseurs institutionnels (caisses de retraite, fonds de pension, assurances, mutuelles, associations), comme les entreprises, auront obligation de rendre publiques tous les ans l’empreinte carbone de leurs actifs ainsi que la part « verte » induisant des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (la Caisse des dépôts l’a déjà prévu, voir ci-contre). Le vote définitif de la loi est prévu début juillet, après un nouveau passage sans conséquence devant le Sénat, en vertu de la procédure « accélérée » adoptée.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Surpêche : en France, les stocks s’épuisent, la pêche industrielle s’accroche
Infographie 9 juin 2025 abonné·es

Surpêche : en France, les stocks s’épuisent, la pêche industrielle s’accroche

Alors que les ressources marines françaises s’épuisent, la pêche industrielle poursuit son activité à un rythme soutenu. Sous la surface, les fonds marins français sont méthodiquement ravagés par des techniques de pêche industrielles lourdes et peu sélectives.
Par Maxime Sirvins
Les pêcheurs de la baie de Granville en eaux troubles
Reportage 9 juin 2025 abonné·es

Les pêcheurs de la baie de Granville en eaux troubles

Biodiversité, tourisme, pêche, conchyliculture… la zone maritime au large de Granville et de Chausey concentre à elle seule beaucoup des problématiques qui seront à l’ordre du jour de la Conférence des Nations unies  sur l’océan (Unoc) qui s’ouvre à Nice ce 9 juin.
Par Guy Pichard
Océan : les enjeux d’un sommet plus politique qu’écologique
Décryptage 9 juin 2025

Océan : les enjeux d’un sommet plus politique qu’écologique

Du 9 au 13 juin, une soixantaine de chefs d’État se réunissent à Nice pour la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc) et discuter de la préservation des écosystèmes marins, indispensable à la vie sur Terre. Focus sur 3 enjeux majeurs de ce sommet où diplomatie et politique risquent de surpasser les défis écologiques.
Par Vanina Delmas
Limousin : la ferme-usine de la discorde
Reportage 28 mai 2025 libéré

Limousin : la ferme-usine de la discorde

Malgré la colère de riverains et des associations, un centre d’engraissement de plus de 2 000 bovins verra le jour près de Limoges, porté par un groupe agro-industriel.
Par Vanina Delmas