Grèce : « Toute humiliation a ses limites »
Depuis l’annonce du référendum, le débat fait rage dans les rues de la capitale. Et l’opposition conservatrice se réveille. Correspondance à Athènes, Angélique Kourounis.
dans l’hebdo N° 1360 Acheter ce numéro

«On vit des moments de fierté nationale uniques ; ils peuvent dire ce qu’ils veulent, menacer autant qu’ils veulent, je vote non. On va tous en famille voter non ! » Irini Kontaridou, 39 ans, professeure de lettres touchée de plein fouet par la crise, est sur un nuage depuis l’annonce du référendum du 5 juillet. Elle a voté Syriza en janvier dernier, comme tous les siens, et depuis elle ne cessait de critiquer Alexis Tsipras pour ses « kolotombes », « ses bonds en arrière ». « Il avait dit que dès son élection il allait déchirer les mémorandums d’austérité devant le Parlement, et, nous, ce qu’on voyait, c’est qu’à chaque nouvelle négociation, il renonçait un peu plus à ses promesses. Mais là, avec ce référendum, il se rachète à 100 %. » La fermeture des banques ne l’inquiète pas outre mesure : « Cela fait longtemps qu’on passe la semaine avec au maximum 60 euros, alors 60 euros par jour, c’est royal ! », dit-elle en riant. « Mais c’est juste que je ne les ai pas ! »
Comme Irini, beaucoup de Grecs ont été surpris, vendredi soir, par l’annonce de la tenue du référendum. Une grande partie a cédé à une mini panique bancaire, notamment dans les quartiers les plus huppés de la capitale, comme à