L’eau de rose, filon juteux
Au cinéma comme dans l’édition, les industries culturelles surfent sur le fantasme toujours « bankable » du grand amour.
dans l’hebdo N° 1363-1365 Acheter ce numéro

Ah, l’amour, cet indémodable ! Coup de foudre inattendu, baiser langoureux sous une pluie battante, happy end en robe meringue… Pourtant malmené dans le réel – quand on vit centenaire, « l’amour toujours » perd un rien de son charme ! –, le mythe de l’amour « avec un grand A » tient toujours le haut de l’affiche. Au cinéma, sur le petit écran ou en littérature, partout, il continue de séduire un public jamais rassasié. Et, preuve que dans l’imaginaire collectif il n’a pas pris une ride, il continue de nourrir une industrie culturelle qui sait mieux que personne que l’amour – et ses infinis tourments – est un filon qui rapporte. Premier bénéficiaire de la martingale, le roman sentimental. Malgré une légère baisse de régime, les éditions Harlequin restent un des leaders du marché en n’ayant pas changé d’un iota la trame narrative qui a fait leur incroyable succès il y a près d’un demi-siècle.
À ceci près : « Avant, il fallait attendre la dernière page pour le premier baiser ; aujourd’hui, les héros couchent dès le premier chapitre », relève Bruno Péquignot, socio-anthropologue ayant consacré une thèse à ces romans à l’eau de rose. Autre changement notable : l’égalité sexuelle règne désormais, les jeunes filles perdues et souvent orphelines des débuts ayant cédé la place, dans les
Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :