Faut-il parler avec Assad ?
La focalisation des pays occidentaux sur Daech occulte une partie du drame syrien et sert la cause du régime de Damas, qui a longtemps favorisé le groupe terroriste.
dans l’hebdo N° 1369 Acheter ce numéro

À quoi correspond la décision française d’entamer une campagne de « vols de reconnaissance » au-dessus de la Syrie, suivie de probables frappes sur les positions de Daech ? Beaucoup de commentateurs y ont vu un tournant stratégique. Jean-Pierre Filiu préfère parler « d’ajustement tactique » (voir p. 20). La nuance est d’importance. Dans le premier cas, la décision de lancer une offensive contre Daech en Syrie signifierait ipso facto un rapprochement assumé avec Bachar Al-Assad. Ce serait un tournant radical à partir du constat que l’on ne peut rien faire sans le dictateur syrien dans les conditions actuelles, même si ce n’est évidemment pas de gaieté de cœur. Ce serait considérer que Daech est devenu l’ennemi principal. Si, au contraire, on suit Jean-Pierre Filiu, cette décision ne constituerait pas un changement d’attitude à l’égard du bourreau de Damas, avec qui il ne serait toujours pas question de discuter, mais traduirait la volonté d’aller combattre le terrorisme jihadiste à la source. Reste à savoir si cet
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