Retourner à Fukushima ?
REPORTAGE. Les autorités tentent de convaincre la population de se réinstaller dans les zones où l’interdiction a été levée. Mais les habitants, qui se considèrent mal informés, sont partagés entre inquiétude et désespoir.
dans l’hebdo N° 1372 Acheter ce numéro

Bien avant les zones encore interdites du département de Fukushima, les traces des inondations qui viennent de ravager la région sont toujours visibles. Elles ont tué une quinzaine de personnes et n’ont pas épargné les stockages, réputés provisoires, des 22 millions de tonnes de terre contaminée grattée sur une partie des terrains pollués par l’accident du 11 mars 2011. Enfermés dans d’énormes sacs noirs et recouverts de bâches bleues ou vertes, ces déchets sont entassés dans d’anciens champs de riz interdits de culture. L’eau des rivières en crue a entraîné un nombre inconnu de ces sacs de terre radioactive dans des rivières, des champs et vers la mer. Y compris aux abords de la centrale accidentée. De quoi renforcer la méfiance qui étreint les Japonais quand il leur est suggéré de retourner dans les communes où l’interdiction de résider a été levée.
De nombreux spécialistes se sont réunis du 14 au 20 septembre à Hirono, à 25 kilomètres de la centrale de Fukushima. Dans la petite ville rouverte, il s’agissait de faire le point sur les conditions du retour. Mais, sur les 8 000 habitants de cette bourgade avant l’évacuation, seuls 2 800 ont accepté de revenir. Les autres attendent d’avoir la certitude qu’ils peuvent le faire sans risque. Pour