Revivez la «marche de la dignité»

Dix ans après les révoltes urbaines, associations antiracistes et militants des quartiers populaires appellent à une grande marche de la dignité à Paris. Reportage.

Erwan Manac'h  • 31 octobre 2015
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Revivez la «marche de la dignité»

L’appel a été lancé en mai 2015 avec l’ambition de réunir le plus grand nombre, en dehors des cercles militants traditionnels, et de faire descendre dans les rues les habitants des quartiers populaires, premières victimes du « racisme d’État ». 


Samedi à partir de 14 h, la « marche de la dignité » parcourt Paris de Barbès à la place de la Bastille, où un meeting et un concert sont prévus en fin d’après-midi (Kery James, Médine, Disiz, Bams, Kiddam, Princess Erika, Despo Rutti…).

Lire > Féminisme : « On parle à notre place, il faut que cela cesse ! »

  • 19 h 15: Houria Bouteldja, du Parti des Indigènes de la République, se félicite du soutien de «toutes les forces de la gauche» à cette marche, mais déplore l’absence des associations féministes comme de la LDH national et du Mrap national, qui «ont déclaré qu’elles refusaient la racialisation des luttes». «Ca tombe bien, nous aussi !», lance la militante devant 1000 à 2000 personnes. « Mais les alliés se gagneront par la lutte que nous serons capables de construire à l’avenir», espère-t-elle enfin.

  • 19 h 00: Place de la Bastille, les prises de parole de succèdent dans le « camion concert » du rappeur Médine.

Lire > Médine : Un rappeur dans la poudrière

Place de la Bastille.

«En France, il n’y a pas de problème musulman, pas de problème Rom… Il y a un problème français » , reprend une intervenante, citant Sihame Assbague.

  • 18 h 18: arrivée place de la Bastille.

Illustration - Revivez la «marche de la dignité» - M.Soudais

Sihame Assbague, collectif Stop le contrôle au faciès - M. soudais

  • 16 h 10 :

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Parmi les nombreux slogans contre les violences policières et le « racisme systémique », quelques « je ne suis pas Charlie » résonnent dans le cortège formé par le Front uni des immigrations et des quartiers populaires. La tête de cortège fait scander à la foule « Les « Je suis Charlie », ça suffit».

  • 15 h 55 : La manifestation s’arrête de longues minutes pour des prises de parole de familles de personnes décédées. La queue de cortège vient à peine de quitter Barbès.

    Illustration - Revivez la «marche de la dignité» - M.Soudais

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  • 15 h 25 : Entre 7 000 et 10 000 personnes défilent sur le boulevard Magenta.

  • 15 h 00: La manifestation s’arrête pour entendre des interventions de familles de personnes décédées au cours d’interpellations.

    La fille d'Ali Ziri intervient en tête de cortège. - M.Soudais.

  • 14 h 35: La marche part après une énumération de noms de personnes décédées aux mains de la police : «On n’oublie pas, on ne pardonne pas!»

Tête de cortège. - M.Soudais

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L’ambiance est détendue et le dispositif policier discret.

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  • 14 h 25 : Autour du militant clichois Mohamed Mechemache, la coordination «Pas sans nous» a réuni une vingtaine de représentants de toute la France. «Le mot « dignité » est fédérateur de luttes différentes , juge le co-fondateur d’ACLeFeu en 2005, qui milite depuis pour donner un «pouvoir d’agir» aux habitants des quartiers populaires. «Car dans chacune d’elles, c’est notre dignité qui est menacée.» .

Illustration - Revivez la «marche de la dignité»

  • 14 h 10: En tête de cortège, les militantes de la Mafed prennent place derrière une banderole «dignité, justice, réparation», en scandant le même slogan.

  • 13 h 50: Plusieurs centaines de personnes convergent au métro Barbès devant une voiture sono sur laquelle un DJ mixe du rap français. Une cinquantaine de militants du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) sont arrivés en scandant des slogans contres les violences policières, en faveur de la Palestine et un spécial pour Nadine Morano : «Nardine Morano, Nardine Morano»

Le FUIQP autour du sociologue Saïd Bouamama

Une soixantaine de militants sont arrivés en car de Grenoble pour rejoindre le cortège.

Une marche contre les « discriminations systémiques »

L’appel a été initié par Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence Notre Police Assassine qui lutte contre les violences policières. Il a été repris par un collectif d’une trentaine de femmes, soutenues par des dizaines d’associations, pour une Marche des femmes pour la dignité (Mafed) :

« Les populations descendantes d’esclaves et de colonisés ainsi que, plus largement, les habitantes des quartiers populaires sont encore aujourd’hui exposées aux violences et aux crimes policiers, aux discriminations systémiques, aux humiliations et à une précarisation organisée », lance la Mafed dans un communiqué. 

Marche des femmes pour la dignité - Dossier de presse.

Elles ont été rejointes par le NPA et Ensemble! tandis que le PCF et le PG appellent à manifester sans signer l’appel du collectif.

Arbi Rezgui, ancien participant à la marche pour l’égalité en 1983, est parti à pied des Minguettes, un quartier de Vénissieux (près de Lyon) le 17 octobre. Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine en France et en Europe, soutient également l’appel à manifester.


Un site non officiel référence la profusion de textes et d’articles publiés autour de cette marche. L’émission « Là-bas si j’y suis » a consacré une émission à l’événement :