Le député et les droits de l’homme

Lena Bjurström  • 26 novembre 2015 abonné·es
Le député et les droits de l’homme
© Photo : (CITIZENSIDE/FRANCOIS PAULETTO / citizenside.com)

Les droits de l’homme sont-ils les droits de tous ? Quel est le rôle de la Cour européenne des droits de l’homme dans la situation actuelle ? C’était en substance, les questions posées par l’article « La CEDH, coupable «d’angélisme» ? », publié le 24 novembre sur Politis.fr.

Dans cet article, nous revenions sur un entretien du site Atlantico avec Pierre Lellouche, dans lequel le député LR estimait notamment que la CEDH s’était transformée en un « gouvernement des juges » dont la « jurisprudence baroque » contraignait les efforts nationaux de lutte contre le terrorisme.

Lire > La CEDH coupable «d’angélisme» ?

Le député y rappelait ainsi sa résolution, proposée et retoquée à l’Assemblée, incitant le gouvernement à interdire toute saisie de la Cour européenne des droits de l’homme aux personnes condamnées pour des faits de terrorisme.

Dans un courrier à Politis, le député LR a souhaité, ce jeudi, commenter l’article publié et préciser sa pensée :

« Je ne considère pas que les terroristes condamnés aient les mêmes droits que leurs victimes. Je ne considère pas que les droits de l’homme puissent profiter, voire être dévoyés ou instrumentalisés par la terreur, sauf à condamner par avance nos propres sociétés au rôle de victimes sans défense. »

« La résolution que j’ai déposée en février et examinée en avril dernier résulte d’un travail de longue haleine, tout simplement parce que pour étudier ces questions depuis des années, je savais que nous entrions dans une période hélas particulièrement mortifère et cruelle en matière de terrorisme de masse » , ajoute-t-il.

Soutenue par le groupe UMP, cette résolution avait été retoquée par la majorité. Mais dans le climat actuel, « certains commencent à se rendre compte que cette résolution fait sens » , veut croire le député.

Une assurance qui ne manque pas d’inquiéter. Car questionner les droits de certains, c’est remettre en question l’idée même de droits de l’homme, des droits fondamentaux, et inaliénables.
« Les droits de l’homme sont universels et s’appliquent à tous. À partir du moment où l’on veut diviser la population par couches, possédant plus ou moins de droits, on entre dans un système discriminant » , rappelait Jacques Montacié, vice-président de la Ligue des droits de l’homme, dans notre précédent article. Et les droits de l’homme deviennent les droits de certains hommes.

Société
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