Parutions de la semaine

Politis  • 9 décembre 2015 abonné·es

On achève bien les Grecs Chroniques de l’euro 2015

Frédéric Lordon, Les Liens qui libèrent, 192 p., 15 euros.

Le lecteur régulier du blog de Frédéric Lordon, « La Pompe à Phynance », hébergé par le Monde diplomatique, ne trouvera dans ce recueil de chroniques rien qu’il n’ait déjà lu, si ce n’est, comme l’écrit l’économiste, l’unité d’une séquence historique qui débute avec l’arrivée au pouvoir de Syriza en janvier 2015. Surtout, au fil de ces brillantes réflexions, on s’aperçoit que l’économiste anticipe l’échec de l’alternative qui se présentait à la gauche : « Passer sous la table ou la renverser. » Tsipras a misé toute sa stratégie sur une hypothèse de « bonne volonté de tous les démocrates » et sur le soutien fraternel des autres gouvernements de gauche. L’analyse critique et incisive de Frédéric Lordon montre qu’il n’est pas de politique progressiste possible à l’intérieur de la zone euro.

Les Banquiers contre les banques

Aurore Lalucq, en collaboration avec William K. Black, Éditions Charles Léopold Mayer, 152 p., 10 euros.

Nous ne sommes pas près de voir le bout de la crise bancaire de 2008, que les États traînent comme un fil à la patte, si l’on n’établit pas le bon diagnostic, préviennent Aurore Lalucq, économiste coprésidente de l’Institut Veblen, et William K. Black, avocat et universitaire américain, spécialiste de la criminalité en col blanc. Les auteurs attirent l’attention sur une dimension peu commentée de cette crise : la fraude patronale et l’escroquerie, avec leurs conséquences catastrophiques sur toutes les économies du globe. Ils détaillent les possibilités de lutte contre cette criminalité, nécessitant une véritable volonté politique.

L’Apathie libérale avancée et autres textes critiques (1961-1985)

François Châtelet, textes choisis et présentés par Ivan Chaumeille, Points-Seuil Essais (inédit), 288 p., 8,80 euros.

François Châtelet est un philosophe un peu oublié aujourd’hui. La publication de ces 65 articles, essentiellement parus dans la presse ( le Nouvel Observateur, le Monde, la Quinzaine littéraire …), est donc bienvenue pour retrouver cet esprit vif, exigeant et engagé, qui joua un rôle important dans le débat d’idées de son temps. Du combat anticolonialiste à la fondation du PSU, de Mai 68 aux multiples luttes des années 1970, on suit ici l’évolution de ses prises de position, mais aussi son travail de « journalisme radical », c’est-à-dire de philosophe (pour reprendre le mot de Foucault, dont il fut proche), sur les grandes œuvres philosophiques de l’époque dont il fit la critique : Sartre, Lacan, Deleuze, Althusser, Bachelard, Lévi-Strauss… Le panorama d’une époque particulièrement riche.

Idées
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