Crise migratoire : Chronique d’un morcellement européen
Depuis l’été 2015, le flot de réfugiés aux frontières de l’Europe ne tarit pas. Désunis, les États membres peinent à œuvrer à une solution commune.
dans l’hebdo N° 1393 Acheter ce numéro

Le 2 septembre 2015, les vagues déposent un corps minuscule sur le sable d’une plage turque. Un garde-côte l’observe, une photographe fige la scène. La crise migratoire a désormais un visage, celui d’Aylan Kurdi, Syrien de 3 ans, noyé alors qu’il tentait de rejoindre l’Europe avec sa famille. En quelques heures, l’image fait le tour du monde. « Insoutenable », « terrible », « urgence d’agir », les hommes politiques européens s’émeuvent et appellent à l’action.
Dans les gares allemandes, des centaines de personnes se massent pour accueillir les réfugiés qui arrivent par le train. À ce moment-là déjà, depuis une semaine, -l’Allemagne et à sa suite -l’Autriche ne renvoient plus les réfugiés syriens vers leur pays d’entrée dans l’Union européenne, leur accordant l’asile de façon presque inconditionnelle. Une politique d’accueil qui ne tiendra que si chaque pays européen prend sa part du fardeau migratoire, souligne Angela Merkel, qui en appelle à la solidarité des États pour trouver une issue à la plus importante crise migratoire que -l’Europe ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans une lettre, François Hollande et la chancelière appellent à la mise en œuvre d’une « initiative commune ». « Ces hommes et ces femmes, avec leurs familles, fuient la guerre et les persécutions. Ils ont besoin de la protection internationale. Elle leur est due. Les Conventions de Genève élaborées au lendemain de la guerre obligent tous les pays. L’Europe doit protéger ceux pour qui elle est le dernier espoir », écrivent-ils. C’était au début de l’automne. Depuis, les murs se sont multipliés sur les frontières européennes et des milliers de personnes accostent toujours sur les îles grecques. Retour sur six mois de paralysie politique.
L’euphorie n’aura pas duré. Le 13
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