Loi travail : le gouvernement promet un «compromis ambitieux», sans succès

Les différentes concertations entre le Premier ministre et les organisations lycéennes et étudiantes n’ont pas permis de trouver un accord concernant le projet de loi controversé qui vise à «simplifier» le code du travail.

AFP  et  Chloé Dubois (collectif Focus)  • 11 mars 2016
Partager :
Loi travail : le gouvernement promet un «compromis ambitieux», sans succès
© Photo : THOMAS SAMSON / AFP - le 11 mars 2016

Après les syndicats et le patronat en début de semaine, Manuel Valls a rencontré vendredi à Matignon les organisations étudiantes et lycéennes pour poursuivre son opération de déminage sur le projet de loi Travail.

Tandis que le Premier ministre promettait de «corriger, rectifier, changer ce qui doit l’être» dans la loi El-Khomri, ainsi qu’«un compromis dynamique et ambitieux» à l’issue de sa rencontre avec les syndicats étudiants et lycéens, l’Unef, la Fidl, l’UNL et la SGL, ont appelé à une nouvelle mobilisation générale le 17 mars. Seule la Fage n’a pour le moment pas pris de décision, précisant qu’elle attendrait les annonces du gouvernement prévues lundi avant de se prononcer sur sa participation au mouvement.

Le désaccord de fond reste entier. Ce que nous explique le Premier ministre, c’est qu’on peut discuter de tout, mais pas de la loi travail.

Considérant ne pas avoir été entendu par Manuel Valls, William Martinet, le président de l’Unef, a quant à lui fait part de sa contrariété :

Visiblement déçue, Samya Mokhtar, présidente de l’Union nationale des lycéens, (UNL) a elle aussi exprimé son mécontentement :

Les conversations n’ont pas mené à grand chose. On nous a annoncé des modifications à la marge. […] Nous serons dans la rue la semaine prochaine.

Décidée par François Hollande au lendemain de la mobilisation générale du 9 mars qui a réunie entre 240.000 et 500.000 personnes, cette rencontre a été organisée aux côtés de Myriam El Khomri, ministre du Travail, et d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie. Mais cette concertation n’aura pas permis de résoudre le conflit autour du projet de loi réformant le code du travail dont le texte arrive en Conseil des ministres le 24 mars.

À noter que c’est la première fois qu’un gouvernement de gauche propose une rencontre avec des organisations de jeunesse depuis le mouvement lycéen de 1990, reçu par François Mitterrand à l’Élysée.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Les Jeunes de Belleville « en lutte jusqu’à la victoire »
Luttes 21 novembre 2025 abonné·es

Les Jeunes de Belleville « en lutte jusqu’à la victoire »

Pour la Journée internationale des droits de l’enfant, environ 300 personnes ont manifesté à Paris à l’appel du collectif des Jeunes de Belleville. Encore marqués par l’expulsion violente de la Gaîté lyrique en mars dernier, ils ont dénoncé les violations des droits des mineurs isolés en France.
Par Pauline Migevant
À Échirolles, le Village 2 santé prend soin des habitants « fracassés par le système »
Reportage 21 novembre 2025 abonné·es

À Échirolles, le Village 2 santé prend soin des habitants « fracassés par le système »

Implanté au sein d’un quartier populaire d’Échirolles, en périphérie de Grenoble, un centre de santé communautaire soigne les habitants en prenant en compte les inégalités sociales. Un projet dans lequel les habitants sont pleinement investis.
Par Pauline Migevant
Franco : une récupération aux mille visages
Extrême droite 20 novembre 2025 abonné·es

Franco : une récupération aux mille visages

Quarante ans de dictature franquiste ont imprimé en profondeur la société espagnole. Son empreinte, décryptée par l’historien Stéphane Michonneau, pèse aujourd’hui sur le débat politique, en y insufflant les relents nauséabonds du fascisme. Même si le franquisme est maintenant poursuivi par la loi.
Par Olivier Doubre
Le 22 novembre, nous ne marcherons ni avec l’extrême droite ni avec les sionistes !
Féminisme 20 novembre 2025

Le 22 novembre, nous ne marcherons ni avec l’extrême droite ni avec les sionistes !

Cette tribune a été rédigée par une inter-organisation féministe antiraciste, anticoloniale, antifasciste composée des collectifs suivants : #NousToutes IDF, Le CLAF, Du Pain et des Roses, Extinction Rebellion France, Feministes révolutionnaires, Jeunes Écologistes IDF, Observatoire des violences dans l’enseignement supérieur, OuTrans, Relève féministe, Revolution féministe Versailles, Tsedek !, Urgence Palestine.