Syrie : Perplexité après l’annonce du retrait russe

Le doute, domine sur cette volte-face, aussi bien dans les capitales occidentales que dans l’opposition syrienne.

Denis Sieffert  • 16 mars 2016
Partager :
Syrie : Perplexité après l’annonce du retrait russe
© Photo : VADIM GRISHANKIN / RUSSIAN DEFENCE MINISTRY / AFP

Des bombardiers sont bel et bien revenus sur leurs bases de Voronej, dans le sud de la Russie, après l’annonce surprise, lundi, par Vladimir Poutine, du désengagement d’une partie du contingent russe en Syrie. La perplexité, sinon le doute, dominait sur cette volte-face, aussi bien dans les capitales occidentales que dans l’opposition syrienne. Après la multiplication des raids sur les positions des rebelles, depuis le 30 septembre, le Président russe estime-t-il qu’il a durablement sauvé Bachar Al-Assad d’une défaite qui paraissait certaine l’été dernier ? Ou bien, au contraire, s’apprête-t-il à lâcher le Président syrien ? À moins qu’il ait jugé que le niveau d’engagement russe ne pouvait guère être maintenu pour des raisons économiques, sans parler des risques d’enlisement. 

Quoi qu’il en soit, il ne s’agit, a précisé Poutine, que d’un « désengagement partiel », et des frappes ciblant les « terroristes » sont toujours possibles. Or, on sait que le Président russe, comme son allié syrien, donne une définition large du « terrorisme ». La réponse à toutes ces questions viendra peut-être de Genève, où a débuté un nouveau cycle de négociation en vue d’une transition politique. Mais, avec ou sans Bachar Al-Assad ? Alors que pour Damas, le sort d’Assad n’est pas même un sujet de discussion, l’opposition demande la mise en place dans les six mois d’un « organe de transition » doté de tous les pouvoirs et excluant le Président syrien, tenu pour responsable de l’immense majorité des 270 000 morts recensés depuis le début du conflit, il y a tout juste cinq ans.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »
Entretien 13 octobre 2025 abonné·es

« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »

Alors que la libération des otages et des prisonniers a commencé à Gaza et en Israël lundi 13 octobre, Laetitia Bucaille, autrice de Gaza, quel avenir (Stock, 2025), décrypte la possibilité d’un débouché politique palestinien.
Par Olivier Doubre et Hugo Boursier
« Nous sommes la génération Palestine » : Rima Hassan de retour de la flottille
Exclusif 9 octobre 2025

« Nous sommes la génération Palestine » : Rima Hassan de retour de la flottille

Après plusieurs jours de détention en Israël, Rima Hassan donne son premier entretien à Politis. Arrestation de la Global Sumud Flotilla, emprisonnement… Elle décrit un dispositif humanitaire ciblé et des violences dans un contexte d’apartheid. La députée européenne appelle aussi à continuer les mobilisations.
Par Maxime Sirvins et Salomé Dionisi
« Il y a une histoire avant la flottille, il y en aura une après » 
Reportage 8 octobre 2025 abonné·es

« Il y a une histoire avant la flottille, il y en aura une après » 

À l’aéroport de Paris-Orly, la délégation française de la Global Sumud Flotilla a été accueillie mardi 7 octobre en grande pompe par un parterre de soutiens et de journalistes, après avoir passé 3 jours en détention en Israël.
Par William Jean
« Avec mon cinéma, je sais provoquer de la peine et de la douleur chez les Israéliens »
La Midinale 8 octobre 2025

« Avec mon cinéma, je sais provoquer de la peine et de la douleur chez les Israéliens »

Deux ans après le  7-Octobre, Nadav Lapid, réalisateur du film Oui actuellement en salles est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien