Brésil : Trente ans de recul
Michel Temer, Président par intérim, a rayé d’un coup de plume plusieurs ministères, dans un gouvernement exclusivement composé d’hommes blancs.
Cet article est en accès libre. Pour rester fidèle à ses valeurs, votre journal a fait le choix de ne pas se financer avec la publicité. C’est la seule garantie d’une information véritablement indépendante. Ce choix a un coût, aussi, pour contribuer et soutenir notre indépendance : achetez Politis, abonnez-vous.
Stupéfaction au Brésil au bout d’une journée au pouvoir de Michel Temer. Président par intérim, il a rayé d’un coup de plume les ministères de la Culture, du Développement agraire, du Contrôle général de l’Union (contre la corruption), des Femmes, de l’Égalité raciale et des Droits humains. Leurs missions – si elles subsistent – passent sous la coupe d’autres ministères d’un gouvernement exclusivement composé d’hommes blancs, dont un tiers sont cités ou sous investigation judiciaire dans l’énorme scandale « Lava jato » de corruption autour du groupe pétrolier Petrobrás. Temer a de justesse reculé sur la nomination d’un adepte du créationnisme au ministère des Sciences. Il est lui-même cité à 21 reprises dans « Lava jato », contre aucune pour Dilma Rousseff, qu’il a remplacée à la présidence à la suite du scandaleux processus de destitution en cours. Depuis le vote du Sénat, le 10 mai, elle est éloignée six mois du Planalto, le temps d’une investigation sur l’accusation de maquillage budgétaire qui pourrait définitivement casser son mandat.