Un festival de résistances
De la Roumanie au Brésil, deux belles réflexions sur la fidélité à soi-même. La suite du « Journal de Cannes » de Christophe Kantcheff.
dans l’hebdo N° 1405 Acheter ce numéro

Le début de Baccalauréat est d’une rigueur très expressive. Près d’un immeuble, un trou est en train d’être creusé par quelqu’un qu’on ne voit pas tant il y est enfoncé. Puis on entre dans un appartement où une pierre, lancée de l’extérieur, vient atterrir après avoir cassé un carreau. Un personnage pénètre dans la pièce, sort, cherche qui a pu commettre ce geste, marche un instant, quand le passage d’un train bouche son horizon et sa recherche. Le décor de la Roumanie que Cristian Mungiu va nous montrer est posé.
Le film de Maren Ade, Toni Erdmann, présenté en début de festival, se déroule également en Roumanie, avec pour axe central, comme chez Mungiu, le rapport père-fille. Mais, chez Maren Ade, les personnages se situent du côté des nouveaux dominants de la Roumanie, alors que, dans Baccalauréat, on côtoie ceux qui subissent. En outre, le film allemand fait rire à gorge déployée, tandis que celui-ci est oppressant.
L’intrigue : à Cluj, une petite ville de Transylvanie, des parents souhaitent que leur fille lycéenne parte étudier en Angleterre, où elle bénéficiera d’une bourse. À une condition : obtenir 18/20 à toutes les épreuves du baccalauréat,