Un palmarès improbable

La 69e édition du Festival de Cannes, dont la compétition s’est révélée d’un très bon niveau, débouche sur des prix sans pertinence.

Christophe Kantcheff  • 25 mai 2016 abonné·es
Un palmarès improbable
© Mustafa Yalcin/ Anadolu Agency/AFP

Le jury du 69e Festival de Cannes a battu le record de la plus longue délibération. Selon deux des jurés, celle-ci a été « intense » (Arnaud Desplechin) ou « difficile » (Mads Mikkelsen). Ces indices incitent à imaginer une foire d’empoigne. Or, quand les jurés sont en radical désaccord et que leurs positions restent tranchées, ils opèrent souvent des choix par défaut.

C’est ce qui semble être arrivé au jury présidé par George Miller, l’homme des Mad Max. Comment expliquer, sinon, ce palmarès qui passe à côté de presque tous les films forts et singuliers de la compétition, ou se trompe sur la nature des prix à décerner ?

À commencer par la Palme d’or. Si l’on s’en tient à la teneur des discours prononcés lors de la remise des prix, il était réjouissant d’entendre Ken Loach se livrer à une critique acérée du néolibéralisme et de la politique austéritaire dans la grande salle du Palais du festival. Mais Cannes honore des films. Et Moi, Daniel Blake, auquel est allée la Palme d’or, n’est certainement pas le meilleur du cinéaste britannique, faisant

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Cinéma
Temps de lecture : 6 minutes