« Une augmentation de la précarité »
Plutôt qu’une baisse durable du chômage, les chiffres montrent une recrudescence des emplois à temps réduit, explique l’économiste Sabina Issehnane.
dans l’hebdo N° 1402 Acheter ce numéro

Les « bons » chiffres du chômage doivent être relativisés, estime Sabina -Issehnane, économiste au Centre d’études de l’emploi. Selon elle, un nombre croissant de salariés français ne parvient pas à vivre décemment de son travail.
Peut-on prendre au sérieux les bons chiffres du chômage ?
Sabina Issehnane On note certes une diminution du nombre de chômeurs en catégorie A – ceux sans aucune activité – mais, lorsqu’on regarde les statistiques sur un an, la baisse n’est que de 0,5 %. Il s’agit davantage d’une stabilisation.
Surtout, cette légère diminution s’accompagne d’une augmentation de la précarité, en raison d’une recrudescence des emplois à temps réduit. Les frontières deviennent de plus en plus floues entre chômage et emploi. De fait, un nombre croissant de chômeurs navigue entre des périodes de chômage et des emplois à temps réduit. Les catégories concernant les personnes en activité réduite ont augmenté de 2 à 3 %. Sur un an, ce chiffre monte à 5 % pour les catégories B (qui ont travaillé moins de 78 heures par mois) et à 10 % pour les catégories C