Au Venezuela, la fin du rêve chaviste
Face aux pénuries et à l’inflation, les solutions politiques tardent à venir, suscitant la crainte du chaos. Correspondance à Caracas.
dans l’hebdo N° 1408 Acheter ce numéro

Chaque jour, Marta Hernandez se demande ce que sa famille va pouvoir manger. Dans sa petite maison qui surplombe la ville populaire de Petare, banlieue de la capitale Caracas, vivent dix personnes. Les enfants sont nombreux et la fratrie ne peut compter que sur trois salaires. « La situation empire. Il n’y a plus d’huile, de sucre, de café. La farine de maïs [à la base de l’alimentation vénézuélienne, NDLR] est très difficile à trouver. » À la flambée des prix (officiellement + 180,9 % en 2015, plus de 700 % en 2016 selon le FMI) s’ajoutent les pénuries qui affectent la distribution de nombreuses denrées mais aussi des produits d’hygiène, des pièces automobiles ou des médicaments. Dans un pays dépendant presque entièrement du pétrole, dont il possède les plus grandes réserves certifiées au monde, la chute du prix du baril a précipité la crise économique. Les pétrodollars sont rares, et il est devenu difficile de financer les importations nécessaires à un Venezuela qui produit trop peu.
Dans les rues des grandes villes, des files d’attente s’étirent sur des centaines de mètres. « Quand j’en vois une, je m’y mets. Sait-on jamais, il y aura peut-être quelque chose dont j’ai besoin ? »,