Sept organisations syndicales réclament une enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre

AFP  et  Chloé Dubois (collectif Focus)  • 22 juin 2016
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Sept organisations syndicales réclament une enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre
© Photo : Michel Soudais / Politis.

Sept syndicats – la CGT, Solidaires, la FSU, le SAF (syndicat des avocats), l’UNEF, la FIDL et l’UNL – mais aussi la Ligue des droits de l’Homme (LDH) réclament « l’ouverture d’une enquête parlementaire », dans un communiqué publié ce mercredi. Mobilisée depuis mars aux côtés de la CGT et de Solidaires, FO ne s’est pas associée à cette démarche.

Ces organisations dénoncent « les choix opérés par le ministère de l’Intérieur » et pointent les « graves dysfonctionnements » relatifs au maintien de l’ordre durant les manifestations contre la loi travail et les nombreux affrontements opposant les policiers aux contestataires. Cette demande apparaît comme une triste piqûre de rappel, quelques semaines après la remise d’un rapport du Comité contre la torture des Nations Unies qui pointait « l’usage excessif de la force » employée par les forces de l’ordre, et la publication de témoignages de policiers mettant en cause les ordres reçus.

Face à des manifestants « délogés, pourchassés, blessés, interpellés » par la police « alors même qu’ils n’ont commis aucune infraction », les organisations signataires attendent un « éclaircissement sur le rôle du ministère public ». Leur communiqué interroge également la nécessité des arrestations en marge des cortèges, se demandant si seule la participation aux rassemblements était retenue à charge, puisque le « parquet requiert des peines ou demande des poursuites alors même que les dossiers sont vides de preuve », quand les « individus responsables de « casse » sont contenus en tête de cortège sans jamais être neutralisés ».

À LIRE > Casseurs, violences policières… Le soupçon

Après les heurts du 14 juin, Manuel Valls avait par ailleurs accusé la CGT d’être « ambiguë » à l’égard des manifestants prenant part aux affrontements. De leur côté, les syndicats avaient accusé le gouvernement de donner des consignes de non-intervention aux forces de police. Mais ce mercredi, le Premier ministre a une nouvelle fois appelé les organisateurs à « respecter leurs engagements » pour maintenir l’ordre.

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