La rue est à nous : Respirer

Et si les rues étaient autre chose que des lieux de passage ?

Pauline Graulle  • 20 juillet 2016
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La rue est à nous : Respirer
© Photo : MIGUEL MEDINA/AFP

Et si les rues étaient autre chose que des lieux de passage ? Asséchées par le capitalisme, les voilà réduites à des espaces sans vie que l’on traverse en courant – ou en vrombissant – pour aller au boulot ou courir les magasins. Quand elles ne sont pas vidées de leurs commerces au profit de ces zones blafardes en bordure d’autoroute. Dans la pollution ambiante, flâner sur les grands boulevards ressemble à un lointain souvenir. Et il devient de plus en plus difficile de s’bécoter sur les bancs publics, remplacés par ces assises individuelles aussi inconfortables que possible, dans la hantise que des « outsiders » – terme du sociologue américain Howard Becker désignant des « marginaux », mais qui se réfère aussi à « outside » – puissent y rêvasser, dormir, aimer… Bref, habiter le dehors ou y trouver refuge.

En 2007, la mégalopole brésilienne de Sao Paulo bannissait tout affichage publicitaire. « J’arrive finalement […] à voir vraiment Sao Paulo au lieu de la lire », constatait le cinéaste Fernando Meirelles.Contempler enfin l’espace et non plus se contenter de ­l’utiliser.

Société
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