Université d’été du PS Nantes, c’est fini !

Le Parti socialiste peut-il encore tenir des réunions publiques ?

Politis  • 6 juillet 2016
Partager :
Université d’été du PS Nantes, c’est fini !
© Photo : PHILIPPE LOPEZ / AFP

Le Parti socialiste peut-il encore tenir des réunions publiques ? La question est posée après l’annonce par Jean-Christophe Cambadélis de l’annulation de l’université d’été que le parti gouvernemental devait tenir du 26 au 28 août à Nantes. « Les conditions de tranquillité, de sérénité, de sécurité ne sont pas réunies », s’est justifié le patron du PS. Comme Manuel Valls, il incrimine « l’ultra-gauche ». Pourtant, les opposants à la loi travail qui perturbent fréquemment les réunions organisées autour de ministres pour défendre l’action du gouvernement ne se réduisent pas à cette mouvance.

Le 29 juin, à Bordeaux, Stéphane Le Foll a dû écourter son meeting après avoir été vivement chahuté par d’anciens militants mécontents de la ligne gouvernementale, donnant lieu à de nombreuses interruptions, interpellations et finalement expulsions par le service d’ordre. Le 1er juillet, à Montpellier, Manuel Valls, qui ­inaugurait un tramway, a été hué et sifflé durant tout son discours. Le 4 juillet, à Lille, c’est par une porte arrière que le porte-parole du gouvernement a dû accéder au meeting de « Hé oh la gauche », transformé en « réunion privée », pour éviter les manifestants bruyants qui faisaient le siège de la salle. Ces derniers mois, une cinquantaine de permanences socialistes ont également été dégradées.

Dans ce contexte, quitter La Rochelle, où se tenait traditionnellement l’université d’été du PS, pour Nantes, ville de toutes les contestations, n’était pas très judicieux. Depuis quinze jours, un appel invitait « toutes celles et ceux que ce gouvernement révulse à s’organiser partout pour converger à Nantes ». Plutôt que de tenir son université sous cordon de CRS et de gendarmes mobiles, le PS tiendra donc cinq à six universités régionales en septembre. Sans pour autant de garantie de tranquillité.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Développer toutes les mutineries contre la classe dominante »
Entretien 17 avril 2024 abonné·es

« Développer toutes les mutineries contre la classe dominante »

Peter Mertens, député et secrétaire général du Parti du travail de Belgique, publie Mutinerie. Il appelle à multiplier les mobilisations contre l’Europe néolibérale et austéritaire sur tout le Vieux Continent.
Par Olivier Doubre
« Les Écolos, c’est comme les pirates dans Astérix qui se sabordent eux-mêmes » 
Politique 12 avril 2024 abonné·es

« Les Écolos, c’est comme les pirates dans Astérix qui se sabordent eux-mêmes » 

À la peine dans les sondages pour les élections européennes, avec une campagne qui patine, le parti écologiste se déchire sur fond d’affaire Julien Bayou. La secrétaire nationale, Marine Tondelier, tente d’éteindre le démon de la division.
Par Nils Wilcke
« Il est presque sûr que des eurodéputés RN ont reçu de grosses sommes de la Russie »
Entretien 11 avril 2024 abonné·es

« Il est presque sûr que des eurodéputés RN ont reçu de grosses sommes de la Russie »

À deux mois des élections européennes, l’ONG internationale Avaaz part en campagne contre le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen dont les sulfureux liens internationaux sont inquiétants.
Par Michel Soudais
« La gauche de demain doit être soucieuse d’un rassemblement démocratique »
Entretien 10 avril 2024 libéré

« La gauche de demain doit être soucieuse d’un rassemblement démocratique »

Le professeur de science politique Philippe Marlière est coauteur d’un court ouvrage étrillant la classe politique française et interpellant six personnalités (dont Hollande, Macron, Mélenchon). Pour lui, la gauche doit se repenser si elle souhaite devenir majoritaire.
Par Lucas Sarafian