Déchets nucléaires : À Bure, la guerre juridique est déclarée
Le 14 août, des centaines de manifestants ont détruit plusieurs mètres un mur entourant le chantier.
dans l’hebdo N° 1416 Acheter ce numéro

L’été n’a pas entamé la détermination des opposants à Cigéo, le projet d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure (Meuse). Le 14 août, des centaines de manifestants ont marché vers le bois de Mandres-en-Barrois et ont détruit plusieurs mètres du mur de protection entourant le chantier. Selon le maître d’ouvrage, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), ce mur en béton visait à « sécuriser » les lieux et à empêcher les dégradations.
Début août, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a suspendu les travaux de l’Andra, jugeant le défrichage illégal. Sauf obtention d’une autorisation préfectorale, l’agence doit remettre le bois en état dans les six mois. « Les associations, habitants et opposants à Cigéo se réjouissent de cette décision historique du tribunal et ne comptent pas s’en tenir là », précise un communiqué de presse. Un symbole fort pour les anti-Cigéo, qui sentent le vent tourner en leur faveur sur le terrain et dans les tribunaux. Mais la bataille juridique ne fait que commencer. L’Andra a fait appel de la décision et a déposé deux plaintes contre les opposants : l’une pour dégradation de bien, l’autre pour occupation illégale.
D’autre part, une enquête a été ouverte par le parquet, car des fusées d’artifice auraient été tirées vers un hélicoptère de la gendarmerie surveillant le site lors du rassemblement des 13 et 14 août, l’obligeant à rebrousser chemin. Et une plainte collective de sept manifestants après la « manifestation de réoccupation » du bois en juillet fait état de la violence des services de sécurité de l’Andra : trois personnes auraient été blessées au visage par des jets de pierres. Une rentrée sous le signe de la guérilla militante et juridique…
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