Grands gagnants du CICE : les actionnaires
Mal ciblée, inefficace, coûteuse… La mesure économique phare du mandat de François Hollande est sévèrement remise en question. Pourtant, certains veulent aller encore plus loin.
dans l’hebdo N° 1420 Acheter ce numéro

En 2012, nous allions voir ce que nous allions voir ! Le « choc fiscal » serait sans précédent. Il allait libérer les entreprises, relancer l’investissement et créer massivement des emplois. Pierre Gattaz, président du Medef, en promettait un million. Arnaud Montebourg, alors ministre du Développement productif, en espérait presque deux fois plus. Pour que « l’effet levier » soit maximal, la dose prescrite était d’emblée colossale. Vingt milliards d’euros de réduction d’impôt sur les salaires inférieurs à deux Smic et demi, au nom du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), 21 autres milliards de réductions de cotisations patronales et d’impôts, au titre du pacte de responsabilité. Au total, en 2017, 41 milliards financés par des baisses de dépenses publiques. Soit 1,8 % de la totalité de la richesse créée en France (PIB).
Quatre ans après le démarrage du « pacte », sur le principal argument politique de la mesure – l’emploi –, le bilan est plus que mitigé. Selon différentes évaluations (1) portant sur le seul CICE, la mesure aurait permis de créer ou de préserver entre 125 000 et 160 000 emplois en trois ans. Même Manuel Valls a jugé en février que ce bilan « n’était pas satisfaisant ».
On note certes une amélioration des taux de marge des entreprises, constatée à l’échelle nationale. Le CICE n’y est