Georgio : « Écouter ses rêves, provoquer sa chance »
Jeune figure d’un rap remarquablement écrit, « ni gangster ni drôle », Georgio a fait de la musique un métier. Au bout de ses désirs et de ses obstinations.
dans l’hebdo N° 1433-1434 Acheter ce numéro

_« D__ans le cimetière de ma jeunesse/J’ai laissé des amis, des rêves et des promesses/J’ai abandonné des larmes et des cris de joie/Pour bâtir mon monde avec mon cœur du bout de mes dix doigts. »_ Extraits de son nouvel album, _Héra_, voilà des vers qui ne mâchent pas leurs mots. Un album de rap scandé, martelé, incisif, contrastant furieusement avec la douceur (intranquille) de son auteur, compositeur et interprète. Du haut de son mètre quatre-vingts facile, élancé, et de ses 23 ans, Georgio a déjà un présent bien rempli et un passé derrière lui.
Au présent, il peut savourer une tournée au Québec et le succès de ce deuxième album, après Bleu Noir (en 2015), vendu à plus de 20 000 exemplaires. À écouter ses titres, on relève une constante chez ce jeune rappeur : le goût des pas de côté, qui l’entraîne parfois vers la chanson française ou la pop, et une écriture ciselée.
Rien d’étonnant alors quand, avalant un tartare de bœuf, il parle de son admiration pour Petit pays, de Gaël Faye, de Van