Le bidonville de Pierrefitte évacué en pleine trêve hivernale ?

Le démantèlement de cette concentration de logements précaires, située en Seine-Saint-Denis, est programmée le 8 décembre, affirme Amnesty International

Mathieu Ait Lachkar  • 7 décembre 2016
Partager :
Le bidonville de Pierrefitte évacué en pleine trêve hivernale ?
© Bidonville à Pierrefitte en 2014. Photo : THOMAS SAMSON / AFP

Plus de 600 personnes, dont près de 150 enfants, vont être expulsés ce jeudi du bidonville de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis), selon Amnesty International France. Tous les occupants s’étaient installés après avoir déjà été expulsés d’autres bidonvilles à Saint-Ouen, Saint-Denis et Goussainville. L’ONG dénonce dans son communiqué « une évacuation forcée en pleine trêve hivernale sans aucune proposition de relogement durable faite aux occupants ». Contactée, la mairie n’a quant à elle pas souhaité infirmer ni confirmer l’information.

Une grande partie des personnes expulsables vivent en France depuis plusieurs années. C’est notamment le cas d’Alisa dont l’organisation de défense des droits de l’homme raconte l’histoire. Cette jeune fille de 20 ans est arrivée en France à l’âge de trois ans. Elle a fait toute sa scolarité à Saint-Denis complétée d’une formation professionnelle dans le domaine de la mode. Elle vit dans le bidonville avec sa famille après avoir connu plusieurs expulsions.

La semaine dernière, lors de l’incendie qui s’est déclaré dans le bidonville (dans la nuit du 1er au 2 décembre), Alisa avait perdu tous ses biens (vêtements, papiers, meubles). Son petit garçon de quatre mois avait été blessé ainsi que plusieurs autres personnes.

Une décision qui ferait suite aux nombreuses pétitions contre cette installation. Sous la pression des habitants de la ville, qui se plaignaient de désagréments, le maire de Pierrefitte, Michel Fourcade (PS), avait décidé d’agir en prenant un arrêté d’expulsion dès septembre.

Société
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Le RN reste un parti hostile à tout mouvement social »
La Midinale 12 septembre 2025

« Le RN reste un parti hostile à tout mouvement social »

Safia Dahani, docteure en science politique, co-directrice de l’ouvrage Sociologie politique du Rassemblement national aux Presses universitaires du Septentrion, est l’invitée de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Ce que « Bloquons tout » peut construire en vue du 18 septembre
Décryptage 11 septembre 2025 abonné·es

Ce que « Bloquons tout » peut construire en vue du 18 septembre

Plus de 200 000 personnes se sont mobilisées ce 10 septembre. Des chiffres qui dépassent largement les estimations du gouvernement, même si cela reste peu en comparaison de la lutte contre les retraites. Un tremplin vers la mobilisation intersyndicale du 18 septembre ?
Par Pierre Jequier-Zalc
« Nos enfants qui vivent mieux que nous est une idée très largement menacée »
Entretien 11 septembre 2025

« Nos enfants qui vivent mieux que nous est une idée très largement menacée »

Historienne et spécialiste des mouvements sociaux et des mobilisations féministes, Fanny Gallot appelle à « désandrocentrer » le travail pour appréhender la diversité du secteur reproductif, aujourd’hui en crise.
Par Hugo Boursier
10 septembre : « Pourquoi est-ce toujours aux jeunes des quartiers de rejoindre les mobilisations ? »
Analyse 11 septembre 2025 abonné·es

10 septembre : « Pourquoi est-ce toujours aux jeunes des quartiers de rejoindre les mobilisations ? »

Le 10 septembre devait rassembler tout le monde. Pourtant, les jeunes des quartiers populaires étaient peu représentés. Absents ou oubliés ? Dans les rassemblements, au sein des associations et pour les jeunes eux-mêmes, la question s’est posée.
Par Kamélia Ouaïssa et Pauline Migevant