Santé : Les femmes et les enfants d’abord ?
Les centres de PMI de Gennevilliers voient leurs moyens se réduire. Au détriment de l’universalité de ce service public.
dans l’hebdo N° 1443 Acheter ce numéro

La sieste est terminée. Des « petits » (première année de maternelle) sortent encore ensommeillés du dortoir et se dirigent à moitié rhabillés vers les toilettes. La directrice de l’école passe une tête dans le couloir pour accueillir le Dr Julie Etcheberry et lui dire qu’elles se verront après les bilans de l’après-midi. « À Gennevilliers, ces bilans sont proposés aux enfants de 4 ans de cinq écoles par les centres municipaux de protection maternelle et infantile (PMI), explique ensuite ce médecin à la mère de la fillette qui attend dans une pièce claire, à l’autre bout de l’école. Nous allons aborder plusieurs sujets. Interrompez-moi si vous avez des questions. » La petite est installée devant une table avec des feutres et une feuille. « Tu me laisseras ton dessin, Nora ?, demande le docteur. Tu pourras en faire un deuxième après. » Zakia Benghellab, auxiliaire de puériculture, s’accroupit derrière la fillette : « Il est beau, ton bonhomme ! »
Le médecin dispose des fiches sur la table. Assise en face, la mère regarde tantôt sa fille, tantôt le médecin. « Quelle est votre profession, madame ? Celle de votre mari ? Parlez-vous plusieurs langues à la maison ? Avez-vous des problèmes de santé à signaler dans votre famille ? Pas de maladies génétiques ? » Le Dr Etcheberry feuillette le carnet de santé. « Je n’ai pas de traces de consultation depuis 2014. Nora était suivie en PMI bébé. Et ensuite ? » La mère explique que sa fille est allée une fois à l’hôpital : alors qu’elle commençait à marcher, elle a attrapé une tasse de thé. Le liquide brûlant lui a laissé une cicatrice dans le cou. Nora a dû aller voir un médecin une fois ou deux depuis, peut-être n’avait-elle pas pris son carnet, elle ne se souvient plus…
« Même si tout va bien, il faut que votre fille voie un médecin au moins une fois par an, ne