En cours, les ados sont plutôt heureux
Un nouveau volet de l’enquête PISA a été publié le 19 avril. Il concerne le bien-être des jeunes de 15 ans dans leur établissement scolaire.

Le bonheur. Un sentiment que le programme PISA n’avait pas encore déterminé dans ses évaluations internationales. Il est en effet plutôt habitué à comparer la compétitivité des élèves. C’est désormais chose faite, dans un rapport publié mercredi 19 avril sur le bien-être à l’école pour les 540 000 jeunes de 15 ans, originaires de 72 pays dans le monde.
Bilan : « La plupart des adolescents sont heureux », selon l’OCDE, la moyenne étant située à 7,3 sur une échelle de satisfaction de 0 à 10. Toutefois, il existe de grandes disparités, puisque « moins de 4 % des élèves aux Pays-Bas déclarent ne pas être heureux, alors qu’ils sont plus de 20% dans ce cas en Corée et en Turquie ». Preuve que bonheur ne rime pas forcément avec performance, puisque le score des élèves coréens en sciences, maths et compréhension de l’oral et de l’écrit est supérieur à la moyenne. Malgré ce bon score, les jeunes de 15 ans, souffrent d’un fort sentiment de moqueries et d’anxiété. Les inégalités sociales et entre les sexes sont aussi un marqueur fort.
Angoisse
Malgré ce bonheur moyennement élevé, l’anxiété est très présente pour bon nombre d’élèves. Ainsi, dans les pays de l’OCDE, ils sont 59 % à signaler leur inquiétude concernant « la difficulté des examens qu’ils vont devoir passer », et 66 % à être angoissés par les mauvaises notes. Même s’ils ont bien préparé les contrôles, 55 % des élèves se considèrent « très angoissés ». Un sentiment dont souffrent davantage les filles que le garçons au sujet du travail à la maison.
Ce manque de confiance, qui a des répercutions sur les résultats, est aussi lié aux relations que l’élève noue avec ses professeurs et ses parents. Ainsi, « les élèves plus épanouis signalent généralement des relations positives avec leurs professeurs ». Ceux dont les parents passent « du temps uniquement à parler avec leur enfant » sont 39 % plus susceptibles de signaler un niveau de bien-être plus élevé.
L’OCDE préconise des programmes de développement destiné aux professeurs pour « repérer les élèves qui souffrent » de cette anxiété.
Moqueries
Les « brimades » constituent un « problème majeur » selon l’enquête de l’OCDE. Environ un élève par classe dit être « frappé ou poussé au moins quelques fois par mois, pourcentage qui varie de 1 % à 9,5 % selon les pays ». Un mauvais traitement entre les élèves, mais aussi parfois, sous une autre forme, par les professeurs, puisqu’un élève sur cinq s’estime « injustement traité – sanctionné sévèrement ou offensé, ridiculisé devant ses camarades », au moins quelques fois par mois.
« Former les enseignants aux méthodes de base de l’observation, de l’écoute et de la communication interculturelle » est un moyen efficace pour lutter contre les relations négatives entre professeurs et élèves.
Inégalités entre les sexes
Les filles souffrent de multiples inégalités avec les garçons, en plus du sentiment d’angoisse supérieur. Ainsi sont-elles plus confrontées aux rumeurs malveillantes. Elles se sentent moins heureuses que les garçons, ce qui est peut-être dû, selon l’OCDE, à une « autocritique sévère, en particulier au regard de leur propre apparence physique, à une période où elles vivent des changements physiques importants ». Une relation au corps aussi influencée par « l’exposition à des représentations de jeunes filles et de femmes excessivement minces dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux ». Faudrait-il alors instituer un cours de critique médiatique ?
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