« Macron, un candidat mandaté par l’oligarchie »
Selon les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la « guerre de classe » menée par la bourgeoisie risque de se durcir en cas de victoire d’Emmanuel Macron.
dans l’hebdo N° 1449 Acheter ce numéro

Le couple de sociologues de la bourgeoisie revient en librairie avec un texte piquant et vivifiant, écrit en réaction aux affaires Fillon et Le Pen. Ils dénoncent le durcissement des politiques néolibérales et le comportement « prédateur » de l’élite dans la poursuite de son intérêt de classe.
Dans Les Prédateurs au pouvoir, vous opérez un rapprochement entre Emmanuel Macron, Donal Trump, Sebastián Piñera au Chili ou encore Silvio Berlusconi…
Monique Pinçon-Charlot : Oui, avec toutefois une nuance. Nous montrons que ce sont désormais des milliardaires qui occupent le sommet du champ politique. Quant à Emmanuel Macron, s’il n’est pas aussi riche que ces derniers, il est mandaté par eux pour donner un grand coup de balai sur des divisions politiques qui paralysent les intérêts de l’oligarchie. Avec lui, il n’y aurait plus de droite ni de gauche, mais une unité de l’élite autour du veau d’or qu’est devenu l’argent. La distinction entre le secteur privé et le secteur public disparaît également. On passe de l’un à l’autre et inversement sans problème.
Comment prévenir le risque que la critique globalisante que vous développez alimente la pensée complotiste ?
M. P.-C. : Nous ne sommes pas adeptes du « tous pourris » ou de la théorie du complot. Nous montrons simplement l’existence d’une classe sociale mondialisée qui défend ses intérêts de façon extrêmement