Mélenchon : « Je ne voterai pas FN. Tout le monde le sait »
Le candidat de la France insoumise s’est exprimé sur sa chaîne YouTube. Il s’est justifié sur son refus de donner une consigne de vote, affirmant n’être ni « un gourou » ni « un guide ».

Silencieux depuis le soir du premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s’est adressé à ses électeurs dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube. Revenant longuement sur le scrutin de dimanche dernier dans la 26e édition de sa « Revue de la semaine », le candidat de la France insoumise a déclaré : « Moi, j’irai voter. Ce que je vais voter, je ne vais pas le dire. »
S’il déplore que le second tour oppose « l’extrême marché » à « l’extrême droite », assure que « le premier va vous raboter ce qu’il vous reste d’acquis sociaux et organiser la guerre de chacun contre tous au plan économique », il explique que « la Madame Le Pen c’est encore pire », citant sa volonté de « fouiller dans les berceaux qui est français et qui ne l’est pas » et la présentant comme « un des personnages les plus retors et fourbe » sur les intérêts des salariés. « Mon opinion est affichée sur tous mes habits depuis cinq ans », dit-il en montrant le triangle rouge qu’il porte au revers de sa veste, insigne des déportés mais aussi symbole de la lutte ouvrière pour la journée de 8 heures (8 heures de travail, 8 heures de loisir, 8 heures de sommeil) :
Est-ce qu’il y a une seule personne d’entre vous qui doute que je ne voterai pas Front national ? Tout le monde le sait. Et d’ailleurs parmi les 7 millions de personnes qui ont voté pour moi, je suis quasiment certain qu’il doit y en avoir une partie très résiduelle qui vont voter Front national.
Accusant ses adversaires d’entretenir « le doute » sur ce point à cause des législatives à venir, Jean-Luc Mélenchon a justifié son refus de donner une consigne de vote par la nécessité de préserver l’unité du mouvement qu’il a initié : « Mon rôle est de vous aider à rester groupés », a-t-il expliqué. « Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir ce que vous avez à faire », a-t-il lancé en ajoutant comme dans un pied-de-nez à ceux qui critiquaient sa campagne : « Je ne suis pas un gourou, un guide. »
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