Syrie : le veto russe qui accable Assad

Moscou nie la responsabilité du régime syrien dans l’attaque chimique contre Khan Cheikhoun, mais s’oppose aussi, à l’Onu, à ce qu’une enquête soit menée.

Denis Sieffert  • 13 avril 2017
Partager :
Syrie : le veto russe qui accable Assad
© photo : Luiz Rampelotto / EuropaNewswire / EuropaNewswire / DPA / AFP

Si l’on devait résumer la position russe en Syrie, on dirait que l’attaque chimique contre Khan Cheikhoun, ce n’est pas le régime de Damas, mais il n’est surtout pas question d’autoriser une enquête indépendante.

Position pour le moins contradictoire, après que Moscou eut posé son veto, mercredi, à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies proposée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Cette résolution devait apporter le soutien du Conseil de sécurité aux enquêteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte exigeait que les autorités syriennes fournissent les détails de leurs activités militaires – notamment les plans de vol, au moment de l’attaque – et autorisent les enquêteurs à accéder aux bases aériennes.

Jusqu’à maintenant, toutes les enquêtes de l’OIAC diligentée après une attaque chimique ont été entravées par le régime de Damas. En fait, le refus de donner à une mission de l’OIAC les moyens d’une enquête de terrain confirme le malaise de la diplomatie russe par rapport à son allié. Car ceux qui ont acquis la certitude de la responsabilité de Bachar Al-Assad dans l’attaque chimique verront dans le veto russe une sorte de confirmation.

Sans doute pour donner le change, l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vladimir Safronkov, a présenté son propre texte de résolution condamnant la frappe militaire américaine contre une base aérienne syrienne et demandant… une enquête de l’OIAC.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »
Reportage 3 novembre 2025 abonné·es

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »

Au nord de Belem où se tient la COP 30, l’archipel du Bailique est en train de disparaître, victime de l’érosion des terres et de la salinisation de l’eau. Une catastrophe environnementale et sociale : les habitant·es désespèrent de pouvoir continuer à habiter leurs terres.
Par Giovanni Simone et Anne Paq
Paul Biya réélu : colère et répression au Cameroun
Analyse 31 octobre 2025

Paul Biya réélu : colère et répression au Cameroun

Au Cameroun, le président au pouvoir depuis 50 ans vient d’être réélu pour un huitième mandat. L’élection de cet homme de 92 ans est largement contestée et l’opposition est réprimée. Depuis plusieurs jours, le pays est dans un climat de colère et de peur.
Par Caroline Baude
« Au Cameroun, la jeunesse voudrait s’inspirer de la Gen Z »
Entretien 31 octobre 2025 abonné·es

« Au Cameroun, la jeunesse voudrait s’inspirer de la Gen Z »

La politiste Marie-Emmanuelle Pommerolle, spécialiste du Cameroun, analyse la place du pays dirigé d’une main de fer par le nonagénaire Paul Biya depuis 1982, au lendemain de sa réélection, dans l’espace régional ouest-africain et avec l’Occident, dont l’ancienne puissance coloniale française.
Par Olivier Doubre
Amérique latine : « Trump a le narcotrafic, l’immigration et la Chine dans le viseur »
La Midinale 31 octobre 2025

Amérique latine : « Trump a le narcotrafic, l’immigration et la Chine dans le viseur »

Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris, spécialiste de l’Amérique latine, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien