Le Maire enregistre ses premiers échecs

Crise grecque et taxe sur les transactions financières ont été au menu de la première réunion des ministres des Finances de la zone euro pour le nouveau ministre.

Politis  • 24 mai 2017
Partager :
Le Maire enregistre ses premiers échecs
© photo : SEAN GALLUP / GETTY IMAGES / AFP

Était-ce parce que Bruno Le Maire, le nouveau ministre (ex-LR) de l’Économie et des Finances, prenait place pour la première fois autour de la table ; ou parce que le drame grec n’a que trop duré ? La réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro, lundi à Bruxelles, avait en tout cas fait naître un espoir. La dernière cure d’austérité votée à Athènes (4,9 milliards d’euros d’économie, 13e réforme des retraites, hausses d’impôt, etc.), devait permettre d’avancer sur l’allégement de la dette, promis par ses créanciers. Une mesure de bon sens pour donner un peu de temps à l’économie grecque pour repartir. Mais cette promesse s’est avérée être pure chimère, comme depuis 2015 et l’accord qualifié de « coup d’État » contre Athènes. À quelques mois de ses élections nationales, l’Allemagne bloque toujours toute avancée sur le dossier pour ne pas froisser les électeurs de droite. Pire, l’Ecofin était censé débloquer une nouvelle tranche de crédit en échange des mesures d’austérité et dont Athènes a cruellement besoin d’ici à juillet pour rembourser ces mêmes créanciers. Un crédit refusé à nouveau ce lundi. La sinistre tragicomédie est renvoyée au prochain Ecofin, le 15 juin.

On attendait aussi un signe au sujet de la taxe sur les transactions financières. Le texte est prêt à être mis en place par un groupe de 11 pays, mais la Belgique joue la montre depuis des mois, dénonçant même « l’hypocrisie » des partisans de cet impôt. Comme on s’y attendait avec l’élection d’Emmanuel Macron, le blocage est cette fois venu de la France et de Bruno Le Maire, qui a fait annuler in extremis la réunion cruciale prévue en marge de l’Ecofin lundi. Il rompt avec six ans d’activisme de la France et enterre une taxe pourtant indolore qui permettrait de dégager 22 milliards d’euros annuels.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique
Parti Pris 17 juin 2025

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique

Les politiques s’enchaînent et se ressemblent, focalisées sur la seule question comptable, budgétaire. Avec pour seule équation : réduire les dépenses. Mais faire de la politique, ça n’est pas ça.
Par Pierre Jacquemain
À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis
Politique 16 juin 2025 abonné·es

À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis

Réunies pendant trois jours, les trois orientations du parti au poing et à la rose se sont déchirées sur la question de l’alliance avec La France insoumise. Le sujet, latent depuis 2022, n’est toujours pas réglé. Et le congrès de ce parti coupé en deux semble n’avoir servi à rien.
Par Lucas Sarafian
Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre
Politique 13 juin 2025

Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre

Alors que le conclave touche à sa fin, les roses sortent peu à peu d’une logique de non-censure. François Bayrou se retrouve menacé mais les socialistes ne veulent surtout pas être perçus comme les agents du chaos politique.
Par Lucas Sarafian
Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure
Politique 6 juin 2025

Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure

Le résultat du congrès des socialistes dessine un parti scindé en deux camps. De ce fait, les opposants internes n’envisagent pas de quitter la « vieille maison ». Ils pourraient disposer d’une importante minorité de blocage dans les instances internes.
Par Lucas Sarafian