Nicolas Lebourg : « Une défaite pour Marine Le Pen, une victoire pour l’extrême droite »
Nicolas Lebourg analyse la refondation annoncée du FN entre l’échec de sa candidate et la campagne des législatives.
dans l’hebdo N° 1453 Acheter ce numéro

En 2002, Jean-Marie Le Pen perd face à Jacques Chirac au second tour de la présidentielle avec 5,5 millions de voix. Le 7 mai 2017, Marine Le Pen perd face à Emmanuel Macron, mais avec plus de 10 millions de voix. Elle écrase donc le record historique du Front national et double le score de son père. Si sa défaite, ajoutée à sa prestation déplorable lors du débat de l’entre-deux tours, lance les règlements de comptes internes, l’extrême droite n’en poursuit pas moins son inquiétante progression dans la société française. L’analyse de Nicolas Lebourg en vue des législatives.
Avec 34 % au second tour et plus de 10 millions d’électeurs, le score de Marine Le Pen signale-t-il une victoire, même relative, du Front national ?
Nicolas Lebourg : C’est une victoire de l’extrême droite. Mais c’est une défaite personnelle pour Marine Le Pen. Une défaite qui ouvre un débat au sein du Front national : croire qu’elle peut arriver à l’Élysée est beaucoup moins facile aujourd’hui qu’il y a dix jours. Dans ce parti, quand il y a une catastrophe, c’est la faute du numéro deux, en l’occurrence, Florian Philippot. Mais dire « la ligne Philippot » est une courtoisie car c’est aussi celle de Marine Le Pen, ils sont en osmose. Or, cette ligne ne fonctionne pas : c’est quand le FN est sur une ligne de carrefour des droites dans les territoires qu’il fait de meilleurs scores.
Quelle direction va prendre la