Contrats aidés : encore des économies sur les plus pauvres !

Politis  • 29 août 2017
Partager :
Contrats aidés : encore des économies sur les plus pauvres !
Photo : FRANK PERRY / AFP

Brutale, la décision a été prise au milieu de l’été. Les associations de solidarité et les services publics découvrent ainsi que la rentrée va être particulièrement difficile. Non content de réduire d’un trait de plume le nombre de contrats aidés de 459 000 à 320 000 pour 2017, le ministère du Travail a aussi annoncé leur diminution encore plus drastique en 2018. 

Auxiliaires de vie scolaire, aides à la direction des écoles (soulageant les enseignants-directeurs dans les communes rurales de nombre de tâches administratives), aides à domiciles… sont quelques-unes des activités qui seront les plus touchées par cette mesure. 

Écoles, collectivités locales et associations ne peuvent ainsi, en ce début septembre, renouveler des contrats qui se sont généralement terminés cet été, les plongeant ainsi dans une incertitude quant à la poursuite de nombreuses activités. Certaines écoles en milieu rural pensent même à reculer la date de la rentrée, ces personnels manquants les mettant en grande difficulté, à l’instar des aides accompagnant des élèves en situation de handicap.

Surtout, les associations de solidarité et les entreprises de l’économie sociale et solidaire s’insurgent contre une mesure qui va les contraindre à renoncer à certaines de leurs missions et qui frappe en premier lieu les personnes bénéficiaires de ces contrats aidés : le plus souvent des jeunes peu qualifiés ou des chômeurs de longue durée. 

En 2015, une étude de la Dares (ministère du Travail) montrait ainsi que 86 % des attributaires de ces contrats n’avaient eu aucune autre proposition d’emploi que ce contrat aidé, que 54 % étaient des femmes et 62 % faisaient partie des personnes les moins qualifiées sur le marché. Cette disposition, destinée à réduire les dépenses publiques selon le gouvernement, va donc frapper les plus pauvres et les services publics ou les associations en charge des plus fragiles. En somme, une mesure très… « macronienne ».

Les échos Travail
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Santé mentale au travail : la grande cause oubliée
Analyse 3 juillet 2025 abonné·es

Santé mentale au travail : la grande cause oubliée

Malgré son statut de grande cause nationale pour 2025, la santé mentale reste largement ignorée dans les entreprises. Les salarié·es souffrent en silence, pendant que la prévention patine et que les conditions de travail se détériorent.
Par Paul Hetté
Conclave : comment le Medef a planté les négociations
Récit 24 juin 2025 abonné·es

Conclave : comment le Medef a planté les négociations

Invitée à négocier alors qu’elle ne le voulait pas, la puissante organisation patronale a tout mis en œuvre, depuis des mois, pour faire échouer le conclave sur les retraites. Ce mardi, François Bayrou va tenter de les faire changer d’avis. À quel prix ?
Par Pierre Jequier-Zalc
Retrouver le temps : l’âge de la retraite, marqueur de la gauche
Parti Pris 13 juin 2025

Retrouver le temps : l’âge de la retraite, marqueur de la gauche

La conquête du temps libre, notamment grâce à la retraite, et en refusant d’augmenter l’âge de départ légal, définit ce que signifie être de gauche dans notre pays. Au crépuscule du conclave sur les retraites, partis et syndicats feraient bien de s’en rappeler.
Par Catherine Tricot
Conclave sur les retraites : le piège se referme sur les syndicats
Analyse 13 juin 2025

Conclave sur les retraites : le piège se referme sur les syndicats

La date fatidique approche. Le 17 juin, on devrait savoir si le conclave sur les retraites aboutit, ou non, sur un accord entre partenaires sociaux. Ce qui est déjà certain, c’est qu’il n’y aura aucun changement sur le très controversé âge de départ. Comme attendu, le piège du conclave se referme sur les organisations syndicales.
Par Pierre Jequier-Zalc