« Demain et tous les autres jours », de Noémie Lvovsky : La magie de l’enfance
Dans Demain et tous les autres jours, Noémie Lvovsky met en scène une mère psychiquement dérangée et sa fille, unies par un amour inconditionnel.
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Dans une existence, la mère est la personne la plus étrange, la plus imprévisible, la plus insaisissable que l’on puisse rencontrer. » Cette phrase de Marguerite Duras, Noémie Lvovsky et sa coscénariste, Florence Seyvos, l’avaient continûment en tête au cours de l’écriture de Demain et tous les autres jours. Or, la mère qu’elles ont imaginée, interprétée par la réalisatrice elle-même, correspond à l’interprétation la plus radicale de cette citation.
Dans une première séquence, on voit la mère et sa fille de 9 ans, Mathilde (Luce Rodriguez), à un rendez-vous à l’école de celle-ci, face à une psychologue. En parlant, la mère hésite sur une formulation, se reprend, s’excuse de faire une faute de grammaire, se montre gênée d’avoir commis une telle erreur, se justifie interminablement, s’enferre… Puis, soudain, elle regarde par la fenêtre, désigne à Mathilde un nid dans un arbre, mais, celle-ci étant trop petite pour le voir, monte sur le bureau de la psychologue, interloquée, et hisse sa fille dans ses bras.
« Étrange », « imprévisible », « insaisissable »… Il est un autre mot pour évoquer la santé mentale de cette femme : folle, ou dérangée. Si c’est d’emblée évident pour le spectateur, ça l’est beaucoup moins pour Mathilde. La fillette a confiance en sa mère, s’en remet à sa protection. Demain et tous les autres jours est avant tout l’histoire de cet
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