Paroles juives contre le racisme

L’Union juive française pour la paix (UJFP) sort une série de vidéos antiracistes : un formidable outil pédagogique.

Denis Sieffert  • 29 septembre 2017
Partager :
Paroles juives contre le racisme
© Photo : DR

Être antiraciste quand on est juif, cela ne signifie pas seulement combattre l’antisémitisme. C’est sans doute le message principal délivré par l’Union juive française pour la paix (UJFP) dans une série de vidéos disponibles sur la chaîne YouTube de l’association. Ces « Paroles juives contre le racisme » marquent le début d’une campagne dont l’objectif est « de lutter contre les stéréotypes concernant les juifs et entamer une réflexion autour de la construction d’un nouvel antiracisme », selon les responsables de l’association..

Sous le regard du réalisateur franco-israélien Eyal Sivan, 35 militants de l’UJFP livrent des témoignages puissants et fédérateurs autour des questions de racismes en France. Déclinées en neuf pastilles interdépendantes, ces vidéos constituent un outil pédagogique. « Racisme d’État », « Hiérarchie des racismes ? », « Racisme et féminisme » : dans chaque thème, les intervenants livrent une vision humaniste et universelle du combat contre le racisme.

Au-delà de l’universalité revendiquée de la lutte contre le racisme, les vidéos abordent d’autres sujets parfois tabous. « Critiquer Israël, sans être juif, amène automatiquement une accusation d’antisémitisme, il y a une forme d’omerta », regrette par exemple un intervenant pour qui « être antisioniste, c’est avant tout être anticolonial ». Car le thème hautement polémique « Antisémitisme et Sionisme » n’est évidemment pas esquivé. « Nous avons vu le ratage complet de la campagne de SOS Racisme et ça nous a donné envie de réaliser ces vidéos, en donnant la parole à nos militants pour mettre en lumière la diversité de leur trajectoire individuelle », explique le codirecteur de l’UJFP, Dominique Natanson.

L’association entend présenter ce matériel dans les établissements scolaires, dans les quartiers populaires et « partout où se mène la lutte contre le racisme, contre les discriminations, contre les violences policières et le racisme d’État ».

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue, Phuoc-Vinh Tran, de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier
Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »
Libertés publiques 25 novembre 2025

Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »

Après son expulsion forcée en Italie, Elena Mistrello, autrice de BD italienne dénonce dans Politis les moyens de contrôle, de surveillance et de répression déployés par l’État contre les personnes migrantes et les militants.
Par Pauline Migevant
« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »
Justice 25 novembre 2025

« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »

Au terme d’une dizaine d’années d’enquête, le docteur Tran comparaitra devant la cour criminelle du Val-d’Oise en 2027 pour 112 viols et agressions sexuelles. Dans une tribune, quarante plaignantes alertent sur les délais de la justice.
Par Collectif
Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan
Portrait 24 novembre 2025 abonné·es

Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan

Enfant d’El-Fasher, ville du Soudan aujourd’hui ravagée par les massacres, le trentenaire vit à distance la perte de son frère, le drame de sa famille et de son peuple. Depuis la France, il s’efforce de faire entendre une tragédie ignorée.
Par Kamélia Ouaïssa