« Diane a les épaules », de Fabien Gorgeart : Rondement mené
Dans son premier long métrage, Diane a les épaules, Fabien Gorgeart filme une jeune femme seule qui porte l’enfant d’un couple d’amis.
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Ils se sont mis d’accord avant que le film commence. Notamment sur le fait qu’ils ne demanderaient pas le sexe. Mais c’est la première échographie, et Jacques hésite. Thomas préfère la surprise. « Moi j’m’en fous, les gars, c’est vous qui voyez », commente Diane, allongée sur la table d’examen, le bas du ventre brillant de gel. Assis près d’elle, Thomas fixe le téléviseur, ému. Jacques, debout, est légèrement hors cadre. Diane regarde ailleurs.
« Porter un enfant et attendre un enfant, c’est pas pareil ! », lâche-t-elle plus tard à Fabrizio, l’électricien qui s’est entiché d’elle. Suit un temps d’arrêt. Diane va-t-elle développer ? Mais non, ce troisième homme à suivre sa grossesse ne sera pas un interlocuteur, ni même un miroir. Juste un faire-valoir. « C’est quand même facile, pour eux ! », se permet-il un soir, troublé, en regardant un film sur un nouveau-né qui va être séparé de sa mère. « J’en ai rien à foutre de c’que tu penses ! », le coupe Diane, tuant dans l’œuf toute tentative de dialogue sur ce qui
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