La LDH demande la censure de la loi de sécurité intérieure

L’association de défense des droits de l’homme pose quatre questions prioritaires de constitutionnalité sur les mesures de l’état d’urgence transcrites dans le droit commun.

Politis.fr  • 15 novembre 2017
Partager :
La LDH demande la censure de la loi de sécurité intérieure
© photo : CHRISTIAN HARTMANN / AFP

Dans un communiqué intitulé « Loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme : La LDH demande la censure du Conseil constitutionnel », la Ligue des droits de l’homme a annoncé ce matin engager un recours au Conseil d’État contre les principales dispositions prévues par la loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme.

À lire aussi >> Antiterrorisme : de l’état d’urgence au droit commun

L’association ne pouvant contester directement la loi promulguée le 30 octobre, a décidé de contourner cet obstacle en engageant au Conseil d’État un recours contre sa circulaire d’application du 31 octobre, recours qui l’autorise à poser « quatre questions prioritaires de constitutionnalité portant sur les mesures principales de l’état d’urgence transcrites dans notre droit commun » : la fermeture des lieux de culte, le périmètres de protection, les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance, visite et saisie.

Ces questions seront transmises par le Conseil d’État au Conseil constitutionnel, afin que celui-ci exerce « un contrôle strict de nécessité et de proportionnalité de ces mesures au vu des insuffisances des garanties légales de ce texte qui ouvre intrinsèquement la voie à des dérives et à l’arbitraire ».

Par ce recours, la LDH veut « voir réaffirmer la primauté de l’État de droit et le respect des droits fondamentaux, principes et forces de notre démocratie qui ne sauraient céder devant les terroristes ».

À lire aussi >> Tous nos articles autour de l’état d’urgence et des politiques sécuritaires

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »
Entretien 13 novembre 2025 abonné·es

13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »

Les audiences avaient duré dix mois et réuni une centaine de parties civiles. En septembre 2021, vingt accusés comparaissaient devant la cour d’assises spéciale de Paris dans le procès des attentats du 13 novembre 2015. Maître de conférences en science politique, Antoine Mégie a mené, avec trois coautrices, une enquête au long cours sur le procès.
Par Olivier Doubre
Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza
Palestine 12 novembre 2025 abonné·es

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza

Un mois après le « plan de paix » signé sous l’impulsion de Donald Trump, Benyamin Netanyahou a relancé les bombardements sur Gaza, en violation de l’accord. Depuis trois semaines, les médias français semblent passer sous silence la reprise de l’offensive israélienne.
Par Kamélia Ouaïssa
« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »
Palestine 11 novembre 2025

« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »

Jeudi 6 novembre, le collectif Palestine Action France a perturbé la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris. Des militants se sont fait violemment frapper par des spectateurs. Pour la première fois, une participante prend la parole pour expliquer sa version des faits.
Par Pierre Jequier-Zalc
Déportation de Salah Hammouri : la compagnie aérienne El Al visée pour complicité dans une plainte
Justice 11 novembre 2025 abonné·es

Déportation de Salah Hammouri : la compagnie aérienne El Al visée pour complicité dans une plainte

L’avocat franco-palestinien a déposé plainte pour crimes de déportation, persécution et ségrégation. Parmi les mis en cause, la compagnie aérienne israélienne ayant procédé à sa déportation en décembre 2022.
Par Pauline Migevant