Jérusalem : la décision de Donald Trump a déjà tué

Le transfert annoncé de l’ambassade américaine à Jérusalem a déclenché une vague de confrontations dans les territoires palestiniens et causé son premier mort.

Politis.fr  et  AFP  • 8 décembre 2017
Partager :
Jérusalem : la décision de Donald Trump a déjà tué
© photo : HAZEM BADER / AFP

Un Palestinien a été tué par des tirs de l’armée israélienne vendredi dans la bande de Gaza alors qu’il participait à des manifestations contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël. Mahmoud al-Masri, 30 ans, est le premier Palestinien mort au cours des manifestations contre la décision américaine annoncée mercredi, mais sans doute pas le dernier, tant la décision de Donald Trump menace de mettre le feu aux poudres dans les territoires palestiniens. Un autre homme est d’ailleurs dans un état désespéré, selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, qui l’avait dans un premier temps déclaré mort.

Au lendemain de l’appel du Hamas à une « nouvelle intifada », les groupes palestiniens ont déclaré ce vendredi « jour de rage ». Des heurts ont éclaté à Jérusalem et en Cisjordanie occupée entre forces israéliennes et Palestiniens.

À lire aussi >> Jérusalem : « La volonté du peuple américain »

À Jérusalem-Est, une intense et brève empoignade a ainsi opposé plusieurs dizaines de manifestants à une cinquantaine de policiers israéliens dans les rues de la vieille ville, faisant voler en éclats des vitrines alentour. Les policiers ont battu et matraqué les manifestants pour les repousser dans les rues adjacentes.

À Hébron, Bethléem, Jéricho et près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, les forces israéliennes ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes aux jets de pierres de dizaines de jeunes Palestiniens, le visage dissimulé par un foulard pour nombre d’entre eux.

Hier, plus d’une vingtaine de Palestiniens avaient été blessés par des balles en caoutchouc ou réelles lors de heurts – dans l’ensemble relativement limités – en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, selon les secours palestiniens.

À lire aussi >> Trump terroriste

Des dizaines de milliers de personnes ont également manifesté vendredi dans plusieurs pays arabes et musulmans pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens : selon l’AFP, des manifestations ont eu lieu en Jordanie, au Caire, au Liban, en Syrie voisine, à Bagdad, en Iran, à Istanbul, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie, en Indonésie. L’imam de la prière du vendredi à Téhéran, nommé par le guide suprême iranien, a également appelé vendredi les Palestiniens à se soulever contre Israël. Le puissant mouvement armé libanais Hezbollah, a de son côté appelé à une « manifestation massive » lundi.

Un rendez-vous diplomatique important est attendu aujourd’hui à New York avec une réunion en urgence du conseil de sécurité de l’ONU au cours de laquelle les États-Unis risquent d’être confrontés à la réprobation du reste de la communauté internationale.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier
Au Chili, un espoir pour la gauche
Analyse 1 juillet 2025 abonné·es

Au Chili, un espoir pour la gauche

Dimanche 29 juin, la candidate du Parti communiste, Jeannette Jara, a emporté haut la main les primaires de gauche. Elle représentera la coalition de centre-gauche Unidad por Chile à l’élection présidentielle, en novembre prochain. Un défi important dans un contexte de droitisation du continent sud-américain.
Par Marion Esnault
Contre la guerre, aux États-Unis : « Nous ne voulons plus de morts, plus de victimes »
Reportage 27 juin 2025

Contre la guerre, aux États-Unis : « Nous ne voulons plus de morts, plus de victimes »

Des rassemblements sont organisés depuis une semaine aux États-Unis contre l’attaque américaine en Iran. Si la taille des manifestations reste minime, l’opposition à l’intervention américaine est forte dans la population, y compris chez certains soutiens de Donald Trump.
Par Edward Maille
« Le fracas des bombes ne réduira jamais au silence les sociétés »
La Midinale 27 juin 2025

« Le fracas des bombes ne réduira jamais au silence les sociétés »

Aghiad Ghanem, docteur en relations internationales à Sciences Po, co-auteur de Espace mondial aux Presses de Sciences Po, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien