26-05-18, Lyon-Villefranche
Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.

© Cyril Marcilhacy / item
Se détendre, il y en a qui en ont besoin. C’est la deuxième fois qu’on nous menace de porter plainte. Pour une broutille de photo mal interprétée cette fois-ci. On s’est quitté en se serrant la main. Une broutille donc. On ne va pas en faire tout un foin ! (référence au 16-05…)
La prise de parole habituelle à notre arrivée n’était pas si habituelle que ça aujourd’hui. Il y a eu le classique : « Il faut lutter contre ça en faisant comme ça » « Nous on fait ça » « C’est en s’unissant qu’on y arrivera » et puis un appel à bénévoles clair et précis : « Rendez-vous à telle date telle heure », ce qui est un peu plus rare. Et puis enfin la chose qui m’a captivée : deux ados dont un qui a expliqué sa venue jusqu’en France et l’autre qui nous a plutôt raconté sa vie ici. La femme qui les accompagnait sur l’estrade avait tendance à les materner alors que ce qu’ils racontaient me donnait une image d’eux incroyablement débrouillards et autonomes. C’était tellement pas cohérent que je me suis sentie gênée. J’avais envie de dire à la femme d’arrêter. Bref, ils sont ici dans un hôtel. Il n’y en a qu’un sur six qui a accès à l’école. Les cinq autres n’ont rien à faire de la journée. Des cours sont donnés par des bénévoles mais l’hôtel ne leur laisse pas des masses accès aux salles. J’ai pas bien compris pourquoi ils sont à l’hôtel. Ce que j’ai appris à Calais ne s’applique pas ici car ce n’est pas un lieu de transit d’une frontière à une autre. Mais le nombre d’ados fluctue quand même. J’ai beaucoup à apprendre. Et eux n’attendent que ça.
Une phrase m’a marquée venant de celui qui est né en 2001 : « Ils m’humilient alors je leur répond juste que je suis pauvre. » J’ai buggué quand il a sorti sa date de naissance : 2001, ce sont mes premiers bonbons payés en euros à la boulangerie.
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