La gauche atomisée

Durement défaits en 2017, les partis de gauche restent convalescents mais s’accordent, avec des stratégies diverses, sur un ennemi commun : Macron.

Agathe Mercante  • 3 mai 2018 abonné·es
La gauche atomisée
© photo : Denis THAUST/CrowdSpark/AFP

À gauche, rien de nouveau. Ou si peu. Alors que le président de la République est issu du sérail socialiste – même s’il n’a jamais adhéré au PS –, force est de constater que la politique portée par son gouvernement se situe à des kilomètres des idéaux constitutifs de la gauche. « Emmanuel Macron s’est greffé sur une gauche malade, le PS de François Hollande », analyse Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional PCF d’Île-de-France. Réforme du code du travail, pacte ferroviaire, loi asile et immigration, justice… « Il en a révélé le pourrissement néolibéral », insiste-t-il.

Emmanuel Macron, fidèle à ses promesses de campagne, mène ses réformes tambour battant, quitte à réduire le poids des parlementaires. Alors que les élus de droite – Front national compris dans le cas de la loi asile et immigration – votent le plus souvent sans sourciller les textes du gouvernement d’Édouard Philippe, les élus de gauche peinent à s’imposer, surpassés en nombre par la pléthorique majorité élue dans la foulée de la présidentielle de 2017. À l’Assemblée nationale, ils ne sont que 63 (15 pour le groupe constitué autour du PCF, 17 pour la France insoumise et 31 pour Nouvelle Gauche, autour du PS), soit à peine plus de 10 % du total. En face : la majorité des 312 députés La République en marche et des 47 du MoDem, et les groupes de droite – 32 UDI-Agir, 102 LR et 8 FN (qui ne forment pas un groupe).

Et les rangs de la gauche ne vont pas en s’étoffant. Lors des cinq élections législatives

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)
Politique
Publié dans le dossier
Macron, un an : La droite parallèle
Temps de lecture : 8 minutes

Pour aller plus loin…

« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »
Démocratie 3 mai 2023 libéré

« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »

Michaël Fœssel, philosophe et auteur de Récidive. 1938, se penche sur notre démocratie, qui semble plus fragilisée que jamais. Si, pour lui, Macron n’est pas Daladier, la stratégie du gouvernement prend parfois des allures inquiétantes des années d’avant la seconde guerre mondiale.
Par Olivier Doubre
Européennes : l’ombre de l’éparpillement à gauche 
Analyse 26 avril 2023 abonné·es

Européennes : l’ombre de l’éparpillement à gauche 

Les insoumis plaident pour une liste unique en 2024. Mais ils sont bien seuls : écologistes et communistes tenteront probablement leur chance en solitaire. Si leur appel à débattre de l’Europe n’est pas entendu, les socialistes se prépareront à se lancer séparément.
Par Lucas Sarafian
Clémentine Autain et Bernard Cazeneuve : irréconciliables ?
Politique 26 avril 2023

Clémentine Autain et Bernard Cazeneuve : irréconciliables ?

La rencontre est inédite entre ces deux figures de la gauche appartenant à des camps que l’on dit incapables de se parler. Ils ont accepté, pour Politis, de se rencontrer et d’échanger franchement sur le quinquennat d’Emmanuel Macron, la crise sociale et démocratique, la République, les violences policières, l’état de la gauche et la conquête du pouvoir.
Par Pierre Jacquemain
« La gauche ne peut pas être dynamique en se tirant dans les pattes »
Entretien 14 avril 2023

« La gauche ne peut pas être dynamique en se tirant dans les pattes »

Roger Martelli, historien du communisme, analyse l’état du PCF au lendemain du congrès à Marseille et des déclarations chocs de Fabien Roussel.
Par Lily Chavance