Finances publiques : Vers une nouvelle cure d’austérité

Le ministère des Finances doit trancher avant le 10 juillet les orientations budgétaires pour l’année prochaine.

Erwan Manac'h  • 4 juillet 2018
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Finances publiques : Vers une nouvelle cure d’austérité
© Manuel Cohen / MCOHEN

Les experts du ministère des Finances travaillent d’arrache-pied pour trancher avant le 10 juillet les orientations budgétaires pour l’année prochaine. Ils laissent aussi filtrer quelques éléments pour préparer les esprits à ce qui s’annonce comme une cure d’austérité sévère. Le gouvernement devrait reprendre et amplifier les principaux ingrédients de son budget 2019 : une forte baisse des emplois aidés, une nouvelle entaille dans l’enveloppe de l’aide au logement (–1,3 milliard d’euros) et une ponction dans les comptes de l’Assurance maladie (2 milliards d’euros). Il entend également fermer une partie des « 37 000 points de contact de l’État dans les régions », selon la députée LREM Amélie de Montchalin. 

Cette grande braderie est notamment inspirée par le Comité action publique 2022, dont le rapport a été officiellement enterré ce week-end. Cette mission, composée de hauts fonctionnaires, de grands patrons, de représentants des fonds d’investissement et d’économistes du premier cercle d’Emmanuel Macron, devait imaginer une cure d’amaigrissement de l’État. Une séquence qui n’est plus la bienvenue dans l’agenda médiatique de Matignon, mais dont les propositions seront reprises au cas par cas, assure l’exécutif.

L’étau se resserre aussi sur les grandes collectivités, qui étaient tenues de signer un « contrat de maîtrise des dépenses » avec l’État. 70 % d’entre elles avaient accepté ce jeu de dupes à la date limite du 30 juin. Les autres s’exposent à des sanctions si elles sortent des clous fixés par l’État (hausse annuelle de 1,2 % de leurs dépenses). Ambiance. La Cour des comptes a ajouté son grain de sel, le 27 juin, en avertissant le gouvernement qu’il devra durcir sa politique s’il veut atteindre une baisse des dépenses publiques équivalente à 4 points de PIB. Et s’il veut supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d’État, tout en préservant l’Éducation et en renforçant les ministères régaliens (Intérieur, Défense et Justice), comme il l’a annoncé, ce sont 25 % des effectifs qui devront être supprimés dans les autres ministères avant la fin du quinquennat.

Économie
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