La ZAD, suite !
Apaisement trompeur dans le bocage après la validation de quinze projets agricoles, car tout risque d’être balayé en octobre. Une grande mobilisation s’organise pour fin septembre.
dans l’hebdo N° 1513-1515 Acheter ce numéro

© Patrick Piro
Journée torride à Notre-Dame-des-Landes. Sur la ZAD, on met les bouchées doubles pour tenter de rattraper le temps perdu au printemps, quand les affrontements ont suspendu les travaux des champs. Au Rosier s’active une petite moissonneuse-batteuse. Pois fourrager, triticale, féverole, avoine : un bon mélange céréales-légumineuses pour les bêtes de la ZAD, vaches, brebis, volailles. « Cinq tonnes, c’est moyen. Mais on se moque des records », commente Vincent.
L’activité a décroché une convention d’occupation précaire (COP) : elle fait partie des quinze projets agricoles jugés recevables par la préfecture de la Loire-Atlantique sur les quarante dossiers déposés fin avril. Les parcelles du Rosier ne font l’objet d’aucun conflit d’usage. Et les gendarmes ont déserté les lieux, tout juste passent-ils quotidiennement vérifier que la fameuse « route des chicanes », qui traverse la ZAD, a cessé de subir des dégradations. Il ne reste plus de traces, ou presque, des impressionnantes barricades érigées lors des affrontements d’avril et de mai derniers. Les dégâts semblent avoir été digérés par le bocage, rendu à sa quiétude naturelle. On a même retrouvé les gens des « 100 Noms », dispersés en avril après la destruction de leur site, qui avait scandalisé la France militante. Le groupe, une demi-douzaine de personnes, s’est reconstitué et se remet lentement, squattant pour le moment au Limimbout une maison expropriée de la